Le meeting de Rimini referme ses portes après une semaine de rencontres
Le 34ème meeting de Rimini « pour l’amitié entre les peuples » a refermé ses portes
aujourd’hui après une semaine de débats, d’expositions, de musique et de spectacles.
Organisé chaque année dans la station balnéaire de l’Adriatique en Italie, il est
à l’initiative du mouvement Communion et Libération. Comme tous les ans des personnalités
politiques, des chefs d’entreprise, des responsables religieux, des intellectuels
et des artistes y ont participé ainsi que des milliers de personnes de tous âges et
conditions sociales. Le thème cette année, « l’homme, une urgence », a été le véritable
fil conducteur de l’évènement. Les précisions deThomas Chabolle
La
Syrie s’invite au meeting
L’homme d’aujourd’hui et de demain. C’est sur
ce point que se sont focalisées les interventions à Rimini. L’actualité internationale
a évidemment animé le débat. D’abord avec la situation en Syrie et le massacre de
plusieurs centaines de civils dans la région de Damas. L’allégation de l’utilisation
d’armes chimique par le régime de Bachar al-Assad est au cœur du débat. Le cardinal
Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux
s’est voulu prudent affirmant qu’il « fallait vérifier ces allégations » et ensuite
s’en remettre au droit international. Le Meeting a pris à bras le corps le sérieux
problème des hommes qui vivent aujourd’hui dans une situation d’urgence notamment
quand des régimes politiques autoritaires menacent leur liberté et leur survie.
La
liberté religieuse selon le cardinal Tauran
Quant à la question de la liberté
religieuse le cardinal a souhaité la reprise du dialogue entre l’Université égyptienne
d’Al-Azhar et le Saint-Siège. Le dialogue doit continuer car la liberté religieuse
est un patrimoine de toutes les sociétés. Mais pour l’ex ministre des affaires étrangères
italien, Franco Frattini, les institutions internationales font trop peu contre les
persécutions des chrétiens dans le monde. Autre intervention de poids lors de ce meeting,
celle de Paul Bhatti, conseiller du premier ministre pakistanais pour les minorités
religieuses. Selon lui il est primordial de mettre en place une vraie stratégie internationale.
Il a ainsi demandé que ce thème soit au centre de l’agenda de la présidence italienne
de l’UE qui débutera en juin 2014.
L’Europe doit sortir de la crise
La
crise en Europe et ses graves conséquences pour l’homme ont également été évoquées
à plusieurs reprises lors de différentes rencontres. Dans son intervention Enrico
Letta s’est engagé à sortir l’Italie de la crise en affirmant qu’il ne permettrait
pas à qui que ce soit d’interrompre ce processus. Face à la montée de l’euroscepticisme,
le chef du gouvernement italien a exhorté l’Union européenne à se montrer plus proche
des citoyens. Plus dur a été le constat du président italien Giorgio Napolitano. Dans
un message vidéo il a affirmé sans détours que l’Union européenne était en perte de
vitesse en raison de son retard sur le plan économique et social. S’il est vrai que
la crise arrive de loin – a estimé le chef de l’Etat italien – il est tout aussi vrai
que les classes dirigeantes européennes n’ont pas su faire face aux changements.
Le
Pape souligne la pauvreté spirituelle aujourd’hui
Un message du pape a
également été lu lors de la messe inaugurant le rassemblement. La mission de l’Eglise
est de “servir l’homme en allant le chercher jusque dans les méandres sociaux et spirituels
les plus cachés" écrit François dans ce message à destination de l’évêque de Rimini,
le Pape rappelle aussi que les chrétiens sont appelés à chercher de “nouveaux chemins
pour l’évangélisation“ et souligne que la vraie pauvreté n'est pas que matérielle,
mais aussi spirituelle, dans le manque de Dieu. Le meeting a voulu prouver les humains
peuvent toujours et partout se ressaisir et se libérer des schémas qui leur sont imposés.
(Photo
: "L'homme, une urgence", le thème du 34ème meeting de Rimini)