2013-08-22 19:12:25

Où l'on reparle des papes Benoît et François


Le secrétaire de la Commission pontificale pour l’Amérique latine déplore la tentation largement répandue de comparer sans cesse le pape François et son prédécesseur Benoît XVI. Guzmàn Carriquiry constate qu’après le Chemin de Croix enduré par Benoît XVI, on assiste à une explosion de joie inattendue qui pourrait ramener au bercail de nombreux catholiques qui s’étaient éloignés de l’Eglise. Mais il fustige aussi bien les nostalgiques du pontificat précédent que ceux qui exaltent le pape actuel pour dénigrer Benoît XVI.

Selon lui, la Providence choisit les hommes dont l’Eglise a besoin à tel moment précis de son histoire. Il est convaincu que Benoît XVI est heureux que son successeur bouscule l’apparat et la pompe vaticane. Interrogé à propos de la réforme de la Curie, le secrétaire de la Commission pontificale pour l’Amérique latine affirme que le pape François est en train de faire ce que l’évêque émérite aurait voulu mais n’a pas pu faire.

L'obsession de la comparaison

Guzmàn Carriquiry, qui s’exprimait à l’occasion du Meeting pour l’Amitié entre les Peuples à Rimini, a indiqué que lors de leur réunion au mois d’octobre, le pape François et les huit cardinaux conseillers allaient plancher sur un épais dossier. On a tort – affirme-t-il par ailleurs – de voir un certain paupérisme idéologique dans les méthodes du pape François. Pour agir comme il le fait, nul besoin de la théologie de la libération. L’Evangile suffit.

A propos du débat sur les réformes à venir, le préfet de la Congrégation pour les évêques a tenu, pour sa part, à souligner que la première grande réforme c’est Benoît XVI qui l’a accomplie en renonçant à sa charge, en toute liberté. Dans une interview au Figaro, à l’occasion de sa visite au sanctuaire français de Rocamadour, où il a présidé la messe de l’Assomption, le cardinal Marc Ouellet a confirmé qu’il y aurait des réformes importantes : le moment est venu d’apporter quelques changements à la structure actuelle de la Curie. On est dans l’expectative – affirme-t-il.

Réformer sans traumatiser

Selon lui, la tâche est plus facile pour un pape qui vient de loin et qui est plus libre d’agir. Cela dit, les propositions qui seront faites par le conseil des huit cardinaux conseillers devront être vérifiées auprès de ceux qui travaillent quotidiennement au sein de la Curie et qui en connaissent les rouages et l’historique. Le cardinal Ouellet estime que le pape François est une grande bénédiction pour l’Eglise qui avait besoin d’un pasteur vraiment proche de son peuple.

Certes, son style peut parfois créer des incompréhensions. Par exemple, son absence au concert du mois de juin. Le préfet de la Congrégation pour les évêques rappelle que tous les nonces étaient à Rome à ce moment-là, et qu’il était important de les rencontrer. C’est un pape qui ne fait pas les choses à moitié – commente-t-il - C’est un jésuite qui pratique le discernement spirituel.

Prudence donc, c’est l’attitude adoptée par le pape François ; le pape François qui, selon certains observateurs, semble vouloir éviter tout traumatisme ou d’avoir l’air de désavouer son prédécesseur. Un pape qui prend des précautions au risque de décevoir certains de ses grands électeurs. Fin juillet, le cardinal Timothy Dolan avait manifesté une certaine impatience. L’archevêque de New York a dit espérer qu’après la pause estivale il y aurait enfin des changements concrets au niveau de la gestion.


(Photo : Accolade fraternelle et chaleureuse entre le pape François et le pape émérite Benoît XVI le 5 juillet dernier, à l'occasion de la consécration du Vatican à St Michel-Archange, dans les jardins du Vatican)







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