Le médecin italien Ferdinando Cancelli recommande, dans L’Osservatore Romano, une
lecture attentive de l’avis sur l'euthanasie rendu par le Comité consultatif national
d’éthique français (CCNE) le 1er juillet dernier. Selon Ferdinando Cancelli, le document
permet de comprendre les possibles "dérives" qu’entraînerait une ouverture législative
en matière d’aide à la fin de vie, souligne-t-il dans le quotidien du Vatican du 21
août 2013.
Aux yeux du médecin italien, en lisant les quelque 70 pages de l'avis
n°121, "on comprendra mieux pourquoi le Comité n’a pas reconnu à la personne en fin
de vie un droit 'à avoir accès à un acte médical visant à accélérer son décès', c'est-à-dire
à l’euthanasie ou au suicide assisté". On trouve selon lui dans ce document des informations
importantes qui justifient la crainte que des ouvertures législatives à la "mort douce"
puissent donner lieu à des dérives dangereuses.
Cet expert en soins palliatifs
cite une série d’abus énumérés par l’avis dans les pays où l’euthanasie et le suicide
assisté sont légalisés, de la Suisse aux Pays-Bas, en passant par la Belgique. Dans
l'article de L’Osservatore Romano, le docteur Cancelli se demande quel est le rôle
des soins palliatifs dans le panorama actuel. "Il est notoire que ceux qui défendent
la possibilité d’abréger la vie…affirment souvent que la médecine palliative et les
logiques d’euthanasie peuvent coexister". Le médecin estime que le document du CCNE
démontre le contraire.
Favoriser les soins palliatifs
Là où l’euthanasie
est légale, poursuit le docteur Cancelli, le rapport souligne le risque que certains
patients, qui auraient pu retrouver le goût de vivre, ne reçoivent pas les soins auxquels
ils ont droit. Par ailleurs, l’euthanasie ne serait demandée à des médecins spécialisés
en soins palliatifs que dans 10% des cas.
Les différents éléments du document
publié par le CCNE devraient donc servir de base pour développer une ample réflexion
sur le thème de la fin de vie, en espérant que "les expériences des autres aident
à éviter de prendre les mauvais chemins déjà parcourus".
François Hollande
avait lancé un débat sur le thème "Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de
mourir". Le CCNE a alors rendu son avis, refusant le droit à l’euthanasie et au suicide
assisté, mais reconnaissant celui d'être "endormi". Prenant acte du rapport, le président
français avait assuré qu’il entendait légiférer sur la fin de vie d’ici la fin de
l’année afin de compléter et d’améliorer la loi Leonetti de 2005. (Apic/Imedia)