Condamnation unanime au Liban de l’attentat au véhicule piégé de mercredi soir. Selon
un dernier bilan officiel, 22 personnes ont été tuées et plus de 325 blessées dans
un quartier chiite de la banlieue sud de Beyrouth, considéré comme un fief du Hezbollah.
Ce chiffre pourrait augmenter : sept personnes sont encore portées disparues.
L’attentat
a été revendiqué par un groupuscule de rebelles syriens à tendance sunnite mais son
existence n’a pas été confirmée. Le président libanais, Michel Sleimane, accuse en
revanche clairement Israël d’être derrière cet attentat. Pour Mgr Paul Nabil Sayyah,
vicaire général du patriarcat maronite, cet acte n’a pas été improvisé et ne peut
être le fait d’un petit groupe.
"La guerre fait l'affaire de pas mal de
gens"
Après cet attentat qui a visé directement le Hezbollah, directement
impliqué en Syrie aux côtés des forces du régime de Bachar al Assad, le parti chiite
libanais pourrait être tenté de réagir. Mais Mgr Sayyah n’y croit pas : « ce n’est
pas dans son intérêt de déclencher maintenant une chaîne de réaction entre chiites
et sunnites ». « Je crois que le Hezbollah est suffisamment sage » pour ne pas entrer
dans une logique d’affrontements avec les sunnites. Il craint plus que les auteurs
de l’attentat n’en commettent un autre contre la communauté sunnite.
Cet attentat
montre aux yeux du vicaire général que le problème principal du Liban est constitué
« de forces étrangères qui mènent le jeu » dans le pays. « Pour dire les choses clairement,
ça se passe entre l’Arabie saoudite et l’Iran, ou entre la Turquie et l’Iran. Et ce
jeu a des dimensions internationales. On ne comprend pas pourquoi la communauté internationale
continue d’envoyer des armes en Syrie, aussi bien aux rebelles qu’au gouvernement.
Mais je crois que la guerre fait l’affaire de pas mal de gens ».
Mgr Paul
Nabil Sayyah, vicaire général du patriarcat maronite joint par Xavier Sartre