2013-08-16 11:54:08

Egypte, le témoignage du Père Rafic Greiche


Alors que l'on redoute en Egypte une guerre civile, les paroles du Pape François à l'Angélus de jeudi fête de l'Assomption, sont arrivées comme un signe d'espoir. Un appel à la paix et au dialogue très apprécié par de nombreux secteurs de la société égyptienne, musulmans ou chrétiens, comme nous l'explique le Père Rafic Greiche, porte-parole des évêques coptes catholiques égyptiens. RealAudioMP3

Le Père Greiche note que la majorité de la population égyptienne refuse le retour au pouvoir des Frères musulmans, "une minorité dans le paysage politique du pays". "Celui qui parle d'une Egypte divisée en deux parties égales se trompe. D'une part, il y a les islamistes, qui représentent moins de 5% de la population, de l'autre, il y a les gens qui sont descendus dans les rues le 30 juin (pour demander la démission du président Morsi, ndr), où figurent des mouvements politiques divers, y compris même des musulmans conservateurs qui rejettent l'agenda politique des Frères musulmans".

« C’est absurde. Les islamistes déchaînent leur colère sur nous, mais les chrétiens n’ont pas été les seuls à manifester. Trente millions au moins d’égyptiens ont réclamé la démission du président Mohamed Morsi ». Voilà ce qu’affirme pour sa part à l’Aide à l’Eglise en détresse, l’évêque copte catholique d’Assiout, Mgr Kyrillos William Samaan, qui proteste ainsi contre les attaques à la communauté copte égyptienne.

Une séparation nette entre état et religion

“De très nombreux édifices religieux ont été attaqués, précise-t-il, et dans la vile de Sohag, les extrêmistes ont même hissé un drapeau de Al Qaeda sur l’église de Saint Georges. » Ces jours-derniers et en particulier depuis l’explosion de violences du 14 août, une quarantaine d’églises auraient été attaquées, et le diocèse d’Assiout est l’un des plus touchés. Les islamistes ont ainsi détruite également le monastère du Bon Pasteur, des magasins chrétiens et la librairie de l’organisation protestante Bible Society. Mais il faut reconnaître que durant ces attentats, de nombreux musulmans sont venus au secours des coptes et Mgr William y voit un geste de solidarité et un signe d’espérance : « C’est là la véritable Egypte : chrétiens et musulmans unis ».

Mgr William déclare que les Frères Musulmans continuent de vouloir un Etat islamique, mais que fort heureusement la plus grande partie de la population est contre. D’où son optimisme quant à une nouvelle constitution, même si le texte temporaire adopté en juillet dernier par le président par intérim Adly Mansour ait reçu de très nombreuses critiques de la part de la communauté chrétienne, désireuse d’arriver à une véritable séparation entre état et religion. « C’est justement cette absence de séparation qui est à l’origine de nos souffrances », conclut Mgr William.








All the contents on this site are copyrighted ©.