Après les violences contre les pro-Morsi, les coptes victimes de représailles en Egypte
Etat d’urgence en Egypte proclamé pour un mois : après les violences de ce mercredi
matin au Caire entre la police et les manifestants pro-Morsi, le gouvernement prend
des mesures pour endiguer l’onde de colère qui traverse le pays.
A peine les
policiers évacuaient par la violence les deux places du Caire occupées depuis près
d’un mois et demi par les partisans du président déchu, que des églises coptes étaient
attaquées et incendiées dans le centre du pays. En Haute-Egypte, trois églises ont
été la proie des flammes après le jet de cocktails Molotov, dans les villes de Minya
et de Sohag. A Suez, une école tenue par les Franciscains a été prise pour cible par
des pro-Morsi.
Depuis quelques semaines, les coptes ne font pas mystère de
leurs inquiétudes suite à la radicalisation de certains groupes islamistes. Mgr
Kiryllos William, évêque copte catholique d’Assiout, a été joint ce mercredi par Olivier
Bonnel après les événements de la matinée
Pour
le moment, la situation est beaucoup plus tranquille que dans le reste de l’Egypte.
Quelques personnes ont jeté des pierres contre la cathédrale orthodoxe, d’autres ont
tenté de s’en prendre à des magasins tenus par des chrétiens. L’évêque copte-catholique
met cette relative quiétude sur le compte de la forte présence policière et militaire
dans la ville, car Assiout est une cité qui a été le théâtre par le passé de heurts
interreligieux.
Concernant les églises incendiées, Mgr William aborde les
faits avec calme : « c’est normal, ils (les islamistes)le font toujours. Lorsqu’ils
sont coincés, ils trouvent toujours les chrétiens pour leur faire payer le prix de
leur participation nationale. »
Mgr William n’est donc guère étonné de ce qui
s’est passé ce mercredi matin. Il dénonce le double langage des occidentaux prompts
à dénoncer la répression du gouvernement et de l’armée contre les Frères musulmans,
mais silencieux quand des églises sont attaquées ou des chrétiens tués.
Photo
: un manifestant pro-Morsi, mercredi matin au Caire