Mgr Shomali : les peuples israélien et palestinien aspirent à la paix

La reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens se fait non sans heurts. Ce mercredi, les deux parties doivent se retrouver à Jérusalem pour reprendre leurs discussions et sortir de l’impasse, mais quelques heures avant la rencontre, Israël a annoncé avoir donné le feu vert à de nouvelles constructions de logements dans la partie-Est de Jérusalem, ce qui a été très critiqué côté palestinien. De leurs côté, Etats-Unis et Union Européenne exhortent chacun à « s'abstenir de toute démarche de nature à faire dérailler les négociations ».

Comment les chrétiens de Terre Sainte vivent ce nouvel épisode, ont-il leur mot à dire dans ce processus ? Oliver Bonnel a posé la question à Mgr William Shomali, évêque auxiliaire et vicaire patriarcal pour Jérusalem


« La reprise des discussions est une chose merveilleuse car il n’y a pas de paix sans négociations ». Mais Mgr Shomali est très clair : « la décision de construire de nouveaux logements tombe au mauvais moment, car comment justifier ces décisions quand on veut vraiment la paix ? ».

« Les gens veulent faire la paix, car les gens sont fatigués de faire la guerre », rappelle l’évêque auxiliaire. « Il y a aussi une grande joie, une grande allégresse parmi les Palestiniens après la libération de 26 détenus emprisonnés avant Oslo » tient-il à souligner. Que ce soit du côté israélien comme du côté palestinien, « il y a un espoir tenté de pessimisme. Moi en tant que croyant, je crois que le Seigneur peut aussi interférer et changer les mentalités. Nous avons neuf mois devant nous et les Israéliens peuvent comprendre que c’est dans leur intérêt de signer un traité de paix. Les Palestiniens les plus radicaux comme le Hamas, peuvent comprendre aussi que le peuple palestinien ne peut pas vivre simplement dans le refus de la négociation ».

Dans cette optique, la voix des chrétiens, qualifiée de modérée par Mgr Shomali, compte grâce à l’action sociale des chrétiens palestiniens mais aussi grâce aux négociateurs chrétiens qui font partie de la délégation palestienne. « A la fin, c’est toujours la voix modérée qui gagne » conclut le prélat.


Photo : Mgr Shomali