La ville d’Orlando, en Floride, accueillera du 13 au 17 août l’Assemblée annuelle
de la Conférence des Supérieures Religieuses des Etats-Unis, la LCWR, qui représente
80% des quelque 57 000 religieuses américaines. La réunion se déroulera en présence
du délégué du Saint-Siège, Mgr Peter Sartain. L’archevêque de Seattle a été chargé
de « l’évaluation doctrinale » de la LCWR, l’enquête effectuée de 2009 à 2012 par
la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
La LCWR était soupçonnée de développer
des thématiques féministes et trop libérales. Il s’agissait de porter remède aux «
graves problèmes » suscités par certaines de ses prises de position sur des questions
ecclésiales, éthiques et sociales, notamment sur la contraception, l'avortement, l’euthanasie,
l'homosexualité, ou encore le sacerdoce des femmes.
Rapport critique envers
la LCWR
L’enquête apostolique a abouti à un rapport critique demandant
une réforme de la LCWR et invitant les religieuses à coopérer pleinement avec les
évêques et à obéir au magistère. Les auteurs de l’enquête saluaient le dévouement
des religieuses dans les hôpitaux, écoles et institutions caritatives, mais rappelaient
que la LCWR devait rester sous la direction du Saint-Siège et ne pas assumer des positions
qui eurent été en désaccord avec le magistère de l'Eglise.
Plus récemment,
le pape François a apporté son soutien aux conclusions de cette enquête. Il y a quelques
mois, à Rome, à l’occasion de l’assemblée plénière de l’Union internationale des Supérieures
Majeures, la présidente de la Conférence, sœur Florence Deacon, a reconnu que de «
graves malentendus » subsistaient entre son organisation et le Saint-Siège. Elle a
estimé que le Pape venu d’Argentine ne connaissait pas le dossier en profondeur. En
août dernier, 900 déléguées de la LCWR s'étaient réunies en congrès dans le Missouri
pour tenter d'apaiser le conflit. Leurs dirigeantes s'étaient déclarées prêtes à un
dialogue franc et honnête avec le Vatican, tout en restant fermes sur leurs principes
qui ne souffrent pas de compromission. La question reste donc ouverte.
Photo
: à gauche, l'ancienne présidente de la LCWR soeur Pat Farrell, et l'actuelle présidente
soeur Florence Deacon le 9 août 2012 à Saint-Louis, Etats-Unis.