La Conférence épiscopale du Nigeria a appelé les hommes politiques et les partis politiques
du pays, à faire preuve de retenue, et à tracer une nouvelle voie, dépourvue de rancœur
et de violence. Les évêques étaient réunis à Oyun, dans l'Etat de Kwara, les 4 et
5 août. Dans un communiqué, les évêques ont estimé qu’il faudrait beaucoup de détermination
pour que le Nigeria puisse surmonter les crises qui menacent son existence sociale.
La
Conférence des évêques était réunie sous l'égide des évêques catholiques de la province
ecclésiastique d'Ibadan. Elle a félicité les musulmans du pays, pour la réussite de
la période de Ramadan, tout en les invitant à poursuivre la prière pour que le pays
puisse surmonter ses défis. Et concernant le Ramadan, à noter ce geste de solidarité
sans précédent du président nigérian Goodluck Jonathan envers les musulmans. Il est
chrétien mais il a jeûné pendant tout le mois de Ramadan pour exprimer sa solidarité
avec eux. C’est un signal fort de modèle de solidarité interreligieuse. Pour le chef
de l’Etat, il est inimaginable d’avoir « un Nigeria sans musulmans et chrétiens ».
Selon lui, les Nigérians n’ont pas exploité les potentialités qu’offre cette diversité
religieuse.
On peut faire beaucoup plus et beaucoup mieux
Mais
revenons aux évêques nigérians qui ont aussi salué les efforts du gouvernement fédéral,
visant à mettre fin à l'insécurité. Ils ont toutefois, déploré, la poursuite de la
violence et l’effusion de « sang inutile », dans certaines parties du pays. « Nous
demandons aux autorités de continuer à faire tout ce qui est nécessaire pour ramener
la normalité durable dans ces régions », ont exhorté les évêques. Ils ont rendu hommage
aux forces de sécurité qui risquent quotidiennement leur vie, pour protéger les citoyens
contre le mal et la violence, et prié pour le repos de l’âme de ceux de leurs éléments
qui ont perdu leur vie dans l'exercice de leurs fonctions. A ce sujet, ils ont invité
le gouvernement fédéral, à verser une compensation à leurs familles, ainsi qu’à celles
des victimes des troubles et des catastrophes.
La Conférence des évêques du
Nigéria a dénoncé par ailleurs le trafic, dans le pays, des enfants mineurs, victimes
de la traite humaine, de la prostitution et d'autres abus. Elle a lancé un appel au
parlement fédéral, pour adopter des lois aggravant ces crimes. Car, a-t-elle souligné,
« les nigerians devraient s'efforcer de protéger la dignité et les droits des enfants
mineurs, tels que consacrés dans la Constitution et dans les accords et conventions
internationales, signés par le pays.
Les évêques catholiques ont également
exhorté les familles, à respecter le caractère sacré du mariage comme un moyen de
favoriser la cohésion sociale.