Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 11
août, 19ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon Saint Luc 12, 32 - 48: "Votre
Père a trouvé bon de vous donner le Royaume".
Ecoutez le Père Montavit
L’Évangile
de ce jour nous présente trois enseignements sur le Royaume des Cieux. Il y est question
de trésor, de veille et de fidélité. Voyons plus en détail chacune de ces réalités
du Royaume. Tout d’abord, Jésus invite à vendre ce que l’on a pour acquérir
un « trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite
ne ronge pas » (Lc 12,33). L’appel radical à tout vendre, comme ce fut le cas par
exemple pour saint François d’Assise, n’est pas l’appel de tous. De manière plus universelle,
par ces paroles, Jésus appelle chacun à tourner son regard vers les réalités célestes.
Si nous n’avons pas tous reçu le même appel que saint François, nous sommes en revanche
tous appelés à construire nos vies en fonction du Royaume, à poser des choix qui sont
en accord avec l’enseignement de Jésus. C’est ainsi que nous acquerrons un trésor
dans les Cieux. Pour nous aider à faire ce choix, Jésus donne une maxime : « Car là
où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Lc 12,34). La question que nous pouvons
nous poser, en ce jour, est la suivante : « Où est notre cœur ? Qu’est-ce qui est
le plus important dans notre vie ? ». Car c’est là que réside notre trésor. Si le
Seigneur n’a pas de place dans la réponse que nous avons donnée à ces questions, alors
il est important de laisser l’Évangile de ce jour nous interpeller. Un
deuxième élément du Royaume développé par Jésus est la notion de veille. Le Seigneur
dit : « Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées » (Lc 12,35). Jésus
nous rappelle que les Chrétiens sont dans l’attente du retour du Christ. Cette vérité
de foi est souvent oubliée. Pourtant le Seigneur attache une Béatitude à cette veille
: « Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller
» (Lc 12,37). Une Béatitude n’est pas uniquement la promesse d’un bonheur futur. Elle
est aussi l’affirmation d’un bonheur déjà présent. Certes, ce bonheur présent est
encore incomplet car les peines de chaque jour ne manquent pas. Mais ce bonheur est
bien réel. Il nous est donné comme preuve que l’enseignement du Christ est la vérité.
Jésus va plus loin encore. A ceux qui auront veillé, il dit qu’il les servira lui-même,
lui, le Seigneur ! Cette affirmation ne peut manquer de nous surprendre. Elle nous
enseigne que Jésus est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude
(Mc 10,45). Le Christ ne fait pas de nous des esclaves, mais des fils adoptifs. Il
nous libère. Enfin, devant un tel enseignement, Pierre s’exclame : « Seigneur,
cette parabole s’adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? » (Lc 12,41). Jésus répond
à cette question par une nouvelle parabole. Il y est question d’un serviteur qui reçoit
une récompense car il est demeuré fidèle à la tâche qui lui a été confiée alors que
le maître tardait. Cet appel à la fidélité ne concerne pas uniquement les douze Apôtres,
mais tous les chrétiens. A nous aussi, parfois, il peut sembler que le Seigneur tarde.
C’est alors qu’il est nécessaire de poser un acte de fidélité en faisant mémoire du
« oui » que nous avons déjà donné au Seigneur. En ce jour, prions pour
que nos cœurs s’ouvrent toujours plus aux réalités du Royaume. Que celui-ci soit notre
trésor afin que nous accomplissions fidèlement la tâche que le Seigneur nous a confiée
au sein de l’Eglise.