L'Eglise soutient les demandeurs d'asile renvoyés d'Australie
L’Eglise catholique exprime sa solidarité avec les immigrés et les demandeurs d’asile
à la suite des accords controversés conclus entre l’Australie et deux Etats insulaires
du Pacifique : la Papouasie Nouvelle Guinée et l’île de Nauru, un des plus petits
pays du monde. L’Australie s’est engagée à verser une aide financière à ces pays en
échange de l'accueil d’immigrés, une manière en quelque sorte d’exporter le problème.
Les explications d'Olivier Bonnel
Plus
de 15 000 demandeurs d’asile sont arrivés par bateau depuis le début de l’année en
Australie. L’Iran est le principal pays d’origine des boat-people, qui passent par
l’Indonésie. Les autres viennent d’Irak, d’Afghanistan, du Pakistan ou du Sri Lanka.
Parmi eux des familles et des enfants non accompagnés.
Bienveillance réélle
ou manoeuvre électorale
Canberra a affirmé avoir pris la décision d’expulser
les demandeurs d’asile pour, entre autres, décourager les passeurs et mettre un terme
aux naufrages meurtriers dans les eaux houleuses du Pacifique. Mais ces accords interviennent
quelques semaines avant la tenue d’élections législatives en Australie, alors que
l’opposition accuse le gouvernement de ne pas protéger les frontières du pays.
Cet
arrangement régional de réinstallation soulève de sérieuses questions en matière de
sécurité. Pour le Haut commissariat des Nations Unies aux Réfugiés, l’afflux de candidats
à l’immigration sur les petites îles du Pacifique risque de déstabiliser le tissu
social de ces territoires déjà confrontés à un taux de chômage élevé et à de graves
lacunes en termes de structures de santé et d’éducation.
L'inquiétude des
évêques de Papouasie Nouvelle Guinée
La Conférence des évêques de Papouasie
a lancé un appel en faveur d’une solution humaine, tandis qu’une association de jeunes
catholiques australiens tire la sonnette d’alarme au sujet de la situation des enfants
actuellement enfermés dans les centres de rétention qui, selon certains défenseurs
des droits de l’homme, s’apparenteraient à des goulags.