2013-08-03 11:53:53

Italie : la politique du pire des fidèles de Berlusconi


Silvio Berlusconi n’a pas fini de peser sur la vie politique italienne. Les parlementaires de son parti, le Peuple de la Liberté (PDL) ont remis vendredi soir à leurs chefs de groupes parlementaires leurs démissions, qui ne sont pas encore effectives. Il s’agit d’un geste de protestation après la condamnation définitive pour fraude fiscale, dans l'affaire Mediaset, de l’ancien chef de l’exécutif italien à une peine de prison. Ce dernier, lors d’une réunion avec tous ces parlementaires qui l’ont ovationné, a clamé une nouvelle fois son innocence.

Le gouvernement italien, déjà fragile, se trouve ainsi plongé dans la tourmente

Menace et chantage : les membres du Peuple de la Liberté avancent en rangs serrés et font bloc autour de Silvio Berlusconi. Ils ont remis à leurs chefs de groupes parlementaires leurs démissions et réclament une réforme de la justice. En cas de refus sur cette modification de la loi, ils se disent prêts à provoquer des élections législatives anticipées. Le PDL a également lancé un appel direct au président de la République italienne, Giorgio Napolitano, pour qu'il accorde sans tarder une grâce présidentielle à Silvio Berlusconi.

Au sein du Parti Démocratique de centre-gauche, nombreux sont ceux qui dénoncent une farce honteuse et intolérable. Le président du conseil, Enrico Letta, qui dirige une coalition gouvernementale de plus en plus fragile, a rappelé qu’il plaçait l’Italie au centre de ses préoccupations. « Je pense qu’il est important d’avoir une compréhension claire de l’ordre des priorités » a-t-il déclaré. « Le pays passe devant tous les autres intérêts ». Le ministre du développement, Flavio Zanonato, n’a pas, lui, caché une certaine préoccupation. « Ce gouvernement, a-t-il indiqué, est le seul à pouvoir conjuguer développement économique et équité sociale ».

Face au risque d’éclatement, le président du Conseil et le chef de l'État vont devoir faire preuve de beaucoup de doigté. Les Italiens, écœurés et désabusés, viennent de suivre le premier épisode d’une nouvelle série politique. En Italie, il n’y a pas de pause estivale.

L’éditorialiste du Corriere della Sera, Sergio Romano, revient sur le chantage politique auquel se livre le PDL depuis vendredi soir. Pour lui, il s’agit d’une « réaction du jour d’après ». Mais le PDL n’a pas forcément le choix : son sort est, selon l’observateur de la vie politique italienne, lié à celui de Silvio Berlusconi RealAudioMP3

Propos recueillis par Xavier Sartre



Photo : Silvio Berlusconi vendredi 2 août








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