Italie : la politique du pire des fidèles de Berlusconi
Silvio Berlusconi n’a pas fini de peser sur la vie politique italienne. Les parlementaires
de son parti, le Peuple de la Liberté (PDL) ont remis vendredi soir à leurs chefs
de groupes parlementaires leurs démissions, qui ne sont pas encore effectives. Il
s’agit d’un geste de protestation après la condamnation définitive pour fraude fiscale,
dans l'affaire Mediaset, de l’ancien chef de l’exécutif italien à une peine de prison.
Ce dernier, lors d’une réunion avec tous ces parlementaires qui l’ont ovationné, a
clamé une nouvelle fois son innocence.
Le gouvernement italien, déjà fragile,
se trouve ainsi plongé dans la tourmente
Menace et chantage : les membres
du Peuple de la Liberté avancent en rangs serrés et font bloc autour de Silvio Berlusconi.
Ils ont remis à leurs chefs de groupes parlementaires leurs démissions et réclament
une réforme de la justice. En cas de refus sur cette modification de la loi, ils se
disent prêts à provoquer des élections législatives anticipées. Le PDL a également
lancé un appel direct au président de la République italienne, Giorgio Napolitano,
pour qu'il accorde sans tarder une grâce présidentielle à Silvio Berlusconi.
Au
sein du Parti Démocratique de centre-gauche, nombreux sont ceux qui dénoncent une
farce honteuse et intolérable. Le président du conseil, Enrico Letta, qui dirige une
coalition gouvernementale de plus en plus fragile, a rappelé qu’il plaçait l’Italie
au centre de ses préoccupations. « Je pense qu’il est important d’avoir une compréhension
claire de l’ordre des priorités » a-t-il déclaré. « Le pays passe devant tous les
autres intérêts ». Le ministre du développement, Flavio Zanonato, n’a pas, lui, caché
une certaine préoccupation. « Ce gouvernement, a-t-il indiqué, est le seul à pouvoir
conjuguer développement économique et équité sociale ».
Face au risque d’éclatement,
le président du Conseil et le chef de l'État vont devoir faire preuve de beaucoup
de doigté. Les Italiens, écœurés et désabusés, viennent de suivre le premier épisode
d’une nouvelle série politique. En Italie, il n’y a pas de pause estivale.
L’éditorialiste
du Corriere della Sera, Sergio Romano, revient sur le chantage
politique auquel se livre le PDL depuis vendredi soir. Pour lui, il s’agit d’une
« réaction du jour d’après ». Mais le PDL n’a pas forcément le choix : son sort est,
selon l’observateur de la vie politique italienne, lié à celui de Silvio Berlusconi