L’Uruguay pourrait bien devenir le premier pays au monde où l’Etat contrôlerait la
production et la vente de cannabis : la légalisation de la marijuana a en effet été
promulguée mercredi soir par la Chambre des Députés, mais doit encore être ratifiée
par le Sénat uruguayen.
Le projet de loi, approuvé par 50 voix sur 96, prévoit
notamment que l’Etat « assume le contrôle et la régulation de l’importation, de l’exportation,
de la plantation, de la culture, de la récolte, de la production, de la commercialisation
et de la distribution du cannabis et de ses dérivés ». Cette loi autoriserait également
la culture à usage personnel, pratique déjà en cours dans l’Etat américain du Colorado,
ou en Espagne.
Les défenseurs du projet l’affirment : l’abandon des politiques
prohibitionnistes en vigueur permettrait de lutter contre la puissance des cartels,
et la violence générée par le narcotrafic. Le pape François, lors de son voyage
au Brésil, avait quant à lui estimé que seule l’éducation pouvait mettre fin à la
consommation de drogues. « Ce n’est pas avec la libéralisation de l’usage des drogues,
comme on en discute en divers lieux d’Amérique Latine, que l’on pourra réduire la
diffusion et l’influence de la dépendance chimique », avait-il déclaré avec force.
Ecoutez
Jean Rivelois, chercheur à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) ; il
travaille sur les questions de corruption et de violence générés par le narcotrafic
au Mexique, et en Amérique du sud :
Une dépénalisation
qui ne sera pas sans poser problème, au regard des conventions internationales en
vigueur :
(Photo
: des manifestants pro-légalisation attendent le résultat du vote des députés uruguayens
à Montevideo)