Le Pape François aux Jésuites : "Mettez le Christ et l'Eglise au centre de vos vies
"
Deux heures en compagnie de ses frères jésuites et célébrer avec eux une messe en
la fête de Saint Ignace de Loyola. Une messe privée en l’église du Gesù, avec une
assemblée de quelques 800 personnes, entre prêtres jésuites (270), des dizaines de
collaborateurs et d’employés de la Compagnie de Jésus, ainsi un groupe de religieuses
de deux ordres d’inspiration ignatienne. Le Pape François, durant son homélie, a exhorté
les jésuites à mettre le Christ au centre de leur vie, en s’oubliant eux-mêmes.
“Mettre
au centre le Christ et l’Eglise, se laisser conquérir par Lui pour servir, ressentir
la honte de nos limites et de nos péchés pour être humbles devant Lui et nos frères
». Trois idées soulignées par le Pape François qui a ainsi déclaré : « Il n’est pas
inutile que nous, nous tous, nous nous demandions si vraiment nous mettons le Christ
au centre de nos vies. Car nous sommes toujours tentés de nous mettre nous au centre.
Et quand un Jésuite se met au centre, et ne met pas le Christ, il se trompe ». « II
n’y a pas de place pour des parcours parallèles ou isolés, a ajouté le Pape. Oui,
des parcours de recherche, de création, cela oui est important : aller vers les nombreuses
périphéries. Et pour cela il faut de la créativité, mais toujours en communauté, dans
l’Eglise ». Le Pape François a alors parlé de la « honte du Jésuite » en rappelant
l’invitation de Jésus à « ne jamais avoir honte de Lui ». Et il rappelait la nécessité
de « demander la grâce de la honte » qui « nous met en accord avec le cœur du Christ
qui s’est fait péché pour moi ».
Il a aussi eu quelques mots sur deux grandes
figures de l’ordre religieux, « qui ont donné leur vie » dans leur ministère, Saint
François Xavier et le Père Pedro Arrupe. Le Pape devait alors ajouter « avoir une
pensée pour le Père Paolo, notre frère en Syrie » (le Père Paolo dall’Oglio, disparu
depuis quelques jours en Syrie, peut-être enlevé). A la fin de la messe, le Pape est
allé en procession se recueillir devant la tombe de Saint Ignace. A sa sortie du Collège
international des Jésuites, une foule l’attendait devant l’église, mais le Pape sans
s’attarder, est remonté dans la Ford Focus qui l’avait amené, et est rentré au Vatican.
Les impressions du Général des Jésuites, le Père Nicolas
“Une
journée spéciale, qui laisse des souvenirs qui inspirent”. C’est par ces mots que
le Général des Jésuites, le Père Adolfo Nicolas, a commenté devant les journalistes
la rencontre mercredi avec le Pape François, qui a célébré la messe avec eux à l’occasion
de la fête de Saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus. Le Père
Adolfo a également répondu aux journalistes qui lui demandaient de commenter les paroles
du Pape François sur l’avion à son retour du Brésil, sur le rapport entre le fait
qu’il est Pape et le vœu d’obéissance au Pape en qualité de Jésuite. « Qui obéit à
qui, a commenté le Père Nicolas, c’est très clair. Comme général des Jésuites, pas
de doute, mon supérieur c’est le Pape François. Quand un jésuite devient évêque, automatiquement
il est libre de son obéissance à la Compagnie et l’obéissance de la Compagnie c’est
le lien qui fait de nous un Corps ».
« Le Pape, donc, est totalement libre
de diriger l’Eglise et moi, a déclaré avec humour le Père Nicolas, je n’ai aucune
influence, à part le fait que nous sommes des amis, mais il n’existe aucune ambiguïté
sur le plan de la responsabilité ». ‘Le pape noir’ ( nom donné parfois au général
des Jésuites) –comme il l’a rappelé lui-même sur le ton de la boutade- a alors raconté
sa joie d’avoir pu célébré la messe ce matin avec le Pape et sa joie de voir que «
le Pape se sente pleinement jésuite : cela rend plus aisée notre communion avec le
Pape et avec l’Eglise ». Le Père Nicolas a précisé alors qu’à la fin de la messe le
Pape François a rendu hommage non seulement à la tombe de Saint Ignace, qui se trouve
dans l’église du Gesù, mais qu’il s’est arrêté aussi devant celle de François Saverio
et du Père Pedro Arrupe, ancien général des Jésuites pour lequel, a commenté le Père
Nicolas, le Pape François éprouve « un grand respect et une grande admiration, et
qui est pour nous source d’une grande inspiration ».