Nigeria: approbation de la fusion de trois partis d'opposition La Commission
électorale du Nigeria a approuvé mercredi la fusion de trois des principaux partis
d'opposition au sein d'une nouvelle formation qui pourrait devenir un rival sérieux
du parti au pouvoir pour les élections générales de 2015. Les trois partis --Action
Congress of Nigeria (ACN), All Nigeria People's Party (ANPP), Congress for Progressive
Change (CPC)-- vont constituer le All Progressive Congress (APC), a indiqué la Commisison. Elle
précise qu'ils ont "rempli toutes les obligations statutaires nécessaires pour la
fusion" et qu'elle a donc "accepté leur demande". Les trois partis avaient annoncé
en mai dernier leur décision de fusionner au sein d'une nouvelle et unique formation,
l'APC, pour affronter le parti au pouvoir du président Goodluck Jonathan, le People's
Democratic Party (PDP), en 2015. De précédentes tentatives de fusion de partis
d'opposition avaient échoué et le PDP a toujours remporté la présidentielle depuis
le retour au pouvoir des civils en 1999. Il contrôle également les deux tiers des
36 Etats du Nigeria. L'ACN, la principale composante de la nouvelle formation,
contrôle la plus grande partie du sud-ouest du Nigeria, y compris la capitale économique
du pays, Lagos. Le président Jonathan, un chrétien originaire du Sud, semble décidé
à se présenter de nouveau en 2015. Mais il a des rivaux au sein de son parti, notamment
ceux qui estiment qu'il devrait laisser la place à un candidat musulman du PDP originaire
du Nord. Tunisie: crise politique et sécuritaire face au "terrorisme" Les
islamistes au pouvoir en Tunisie et leurs détracteurs poursuivaient mercredi leur
bras de fer politique autour du sort du gouvernement après l'assassinat d'un opposant
et une attaque sanglante contre l'armée qui ont montré, selon les autorités, l'ampleur
de la menace "terroriste". Ajoutant encore à la tension, les autorités ont annoncé
qu'une patrouille de gendarmes avait été visée par un engin explosif artisanal télécommandé
dans la nuit de mardi à mercredi sans faire de victimes. Aucune piste n'a été évoquée,
alors que lundi huit militaires ont été sauvagement tués dans une embuscade au mont
Chaambi (ouest, frontière algérienne), une zone où un groupe armé lié à Al-Qaïda selon
les autorités est traqué depuis décembre. Au sein même du gouvernement les tiraillements
et hésitations sont nombreux: le ministre de l'Education a remis sa démission tout
en acceptant d'assurer ses fonctions jusqu'à la fin de la crise, celui de l'Intérieur
a réclamé un nouveau gouvernement et a "envisagé" de démissionner, tandis qu'Ettakatol,
allié laïque d'Ennahda, a réclamé la dissolution du cabinet sans pour autant quitter
la coalition gouvernementale. Par ailleurs, depuis jeudi et l'assassinat de l'opposant
Mohamed Brahmi, partisans et détracteurs du pouvoir organisent toutes les nuits, après
la rupture du jeûne du Ramadan, des manifestations à Tunis et en province même si
jusqu'à présent le nombre des manifestants reste relativement modéré et les heurts
sporadiques. Ces manifestions ont toutefois conduit le ministère de l'Intérieur
à demander le huis clos de matchs de foot prévu ce week-end, faute de pouvoir en assurer
la sécurité. L'impasse politique, associée à "la grande menace terroriste" selon
les mots du numéro deux du gouvernement Noureddine Bhiri, inquiète vivement l'ensemble
de la presse qui craint que que la Tunisie ne bascule dans le chaos. Le Quotidien
estime que "la Tunisie s'est progressivement empêtrée dans un infernal cycle de violence
qui risque réellement de l'anéantir". Plus nuancée, La Presse relève les responsabilités
du pouvoir "face à la défaillance sécuritaire" mais appelle les forces politiques
des deux camps à faire preuve de pragmatisme. Du côté des analystes, l'attaque
sanglante de Chaambi et les assassinats prêtés à la mouvance jihadiste des opposants
Mohamed Brahmi jeudi et de Chokri Belaïd en février témoignent d'un échec de la politique
vis-à-vis des islamistes radicaux. Sur le plan institutionnel, malgré la promesse
d'élections le 17 décembre 2013 formulées du Premier ministre Ali Larayedh, aucune
avancée n'est en vue. Une soixantaine de députés sur 217 boycottent l'ANC pour
en obtenir la dissolution, et parmi les autres aucun compromis n'est en vue sur la
Constitution en cours de rédaction depuis octobre 2011, condition pour un scrutin
et des institutions pérennes. Egypte: le gouvernement charge la police de
mettre fin aux sit-in pro-Morsi Le gouvernement intérimaire en Egypte a chargé
mercredi le ministère de l'Intérieur de prendre "les mesures nécessaires" pour mettre
fin aux sit-in des partisans du président déchu Mohamed Morsi au Caire, jugeant ces
rassemblements "une menace pour la sécurité nationale". "La poursuite de situations
dangereuses sur les places Rabaa al-Adawiya (nord-est du Caire) et Al-Nahda (près
de l'université du Caire), le terrorisme qui en découle ainsi que les rues bloquées
ne sont plus acceptables", a déclaré le gouvernement dans un communiqué. AFP/RV