Lutte contre blanchiment et terrorisme : accord entre le Saint-Siège et l'Italie
L’Autorité d’information financière (AIF) du Saint-Siège et de l’Etat de la Cité du
Vatican et l’Italie ont signé le 26 juillet 2013 un protocole d’entente en matière
de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L'événement
intervient quelques semaines après l’arrestation par la justice italienne d’un employé
du Vatican soupçonné de fraude et de corruption par l'intermédiaire de comptes de
l’Institut pour les œuvres de religion (IOR).
"Le Saint-Siège et l’Etat de
la Cité du Vatican prennent très au sérieux leurs responsabilités internationales
en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme et l’Italie
représente pour nous un interlocuteur particulièrement important en ce sens", a déclaré
le directeur de l’AIF René Brülhart. Ce dernier a espéré une collaboration constructive
et fructueuse. Par la signature de ce protocole d’entente, le Saint-Siège et l’Italie
montrent leur volonté de "faciliter leurs efforts communs et la lutte contre le blanchiment".
La
signature de ce protocole d’entente intervient alors que l’IOR est pris dans une tempête
provoquée par la démission de sa direction et l’arrestation de Mgr Nunzio Scarano,
ancien comptable au sein de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA).
Selon les enquêteurs italiens, Mgr Scarano aurait utilisé des comptes bancaires de
l’IOR pour procéder à des virements pour le compte d’amis à lui, notamment pour rapatrier
de Suisse 20 millions d’euros issus d’une fraude fiscale pour une famille d’armateurs
napolitains.
Négociations en cours avec une vingtaine de pays
L’Italie
est le 6e pays avec lequel le Vatican signe un tel accord, après la Belgique, l’Espagne,
la Slovénie, les Pays-Bas et les Etats-Unis. Des négociations sont en cours avec des
organismes d’une vingtaine d’autres pays et devraient aboutir à la signature d’accords
avec plusieurs de ces Etats courant 2013.
Quelques semaines plus tôt,
le 3 juillet 2013, l’AIF avait été admise au sein du Groupe Egmont, un forum international
qui réunit les unités d’information financière de plus de 130 Etats et juridictions.
Le Saint-Siège avait assuré que cette adhésion faciliterait l’échange d’informations
pour la lutte contre les crimes financiers. Pour sa part, René Brülhart avait considéré
cette admission comme une "reconnaissance des efforts systématiques du Saint-Siège
et de l’Etat de la Cité du Vatican pour identifier et combattre le blanchiment d’argent
et le financement du terrorisme". Le protocole du 26 juillet a été précisément rédigé
sur la base du modèle utilisé par le Groupe Egmont, dont René Brülhart avait été nommé
en 2010 vice-président. (apic/imedia)