Après Benoît XVI, le pape François remet de l’ordre dans l’Eglise. Il a accepté lundi
29 juillet, la démission au Cameroun de l’archevêque de Yaoundé, Mgr Simon-Victor
Tonyé Bakot. Il a nommé pour cet archidiocèse un Administrateur Apostolique sede vacante
et ad nutum Sanctae Sedis. Il s’agit de Mgr Jean Mbarga.
Le journal Jeune Afrique
rapporte dans son édition du 29 juillet que « Monseigneur Tonye Bakot était contesté
par une partie du clergé et, partant, des fidèles qui lui reprochaient sa gestion
du patrimoine foncier de la province épiscopale. L’archevêché est riche d’un patrimoine
immobilier - le plus important après l’État -, d’un réseau d’écoles, de collèges et
lycées, d’imprimeries, de librairies, d’une trentaine de dispensaires… Il est en revanche
malade de ses investissements, dont le plus onéreux - la basilique de Mvolyé -, a
occasionné une demi-dizaine de milliards de FCFA de dettes.
Accusations
et rumeurs sur des questions foncières
Mgr Tonyé a été par ailleurs accusé
par les populations autochtones d’activités affairistes incompatibles avec la foi,
et plus précisément d’avoir bradé le patrimoine foncier légué par leurs ancêtres.
« Il n’y a pas très longtemps, rapporte Africapresse.com, ce sont les autochtones
Emveng de Mvolyé qui l’accusaitent, à tort ou à raison, de brader le patrimoine foncier
légué par leurs ancêtres, au point même de leur faire payer les frais pour enterrer
leurs morts dans le cimetière de Mvolyé ».
Le journal poursuivait sur une autre
affaire foncière « qui a fait la Une de certains médias » et dans laquelle le prélat
aurait eu un rôle. « L’Archevêque métropolitain de Yaoundé aurait spolié un Député
de la nation dans l’acquisition d’une parcelle de terrain à proximité du collège de
la Retraite, une affaire qui aurait permis au prélat d’engranger la bagatelle de 400
millions de FCFA».
Statistiques ethniques
Enfin, ces derniers
temps, l’ancien archevêque n’a cessé de défrayer la chronique. Selon plusieurs articles
de presse, il aurait entre autres fait main basse sur une Société immobilière. Outre
les questions foncières, l’ancien archeveque avait également soulevé « un scandale
» rapporte Jeune Afrique « après la révélation d’une lettre adressée, en juin 2012,
au Père Martin Brida, doyen de la faculté des sciences sociales et de gestion de l’Université
catholique d’Afrique centrale dans laquelle il se livrait à des statistiques ethniques
».
Photo : des Camerounais regardent la presse à Yaoundé