Trois millions de fidèles pour la messe conclusive des JMJ
Au moins trois millions de personnes se sont retrouvées à Copacabana, la célèbre plage
de Rio de Janeiro, pour prier autour du pape François, lors la messe conclusive des
JMJ. Messe à laquelle a assisté la présidente brésilienne Dilma Roussef et des chefs
d’États voisins, la présidente de l’Argentine Cristina Kirchner et Evo Morales, le
président de la Bolivie.
Dans son homélie, le Saint-Père a exhorté les jeunes
venus des quatre coins du monde à devenir missionnaires. « Jésus vous appelle à être
des disciples en mission », leur a-t-il dit en leur livrant un mandat en trois points
: « Allez, sans peur, pour servir ». Le compte rendu de notre envoyé spécial à Rio
Olivier Tosseri
Pour le Souverain
pontife l’évangélisation doit aussi s’enraciner sur le terrain social : « Porter l’Évangile,
c’est porter la force de Dieu pour arracher et démolir le mal et la violence ; pour
détruire et abattre les barrières de l’égoïsme, de l’intolérance et de la haine ;
pour édifier un monde nouveau », a-t-il expliqué.
Affronter ensemble les
défis
« L’expérience de la rencontre avec Jésus ne peut rester renfermée
dans votre vie ou dans le petit groupe de votre paroisse, de votre mouvement, de votre
communauté. L’Évangile est pour tous et non pour quelques-uns jusqu’aux périphéries
existentielles. Savez-vous quel est le meilleur instrument pour évangéliser les jeunes
? Un autre jeune. Voilà la route qu’il faut parcourir », a-t-il martelé. Le pontife
argentin a cependant précisé que le mandat que le Seigneur confie à toute l’Église
ne vient pas d’un désir de domination ou de pouvoir, mais de la force de l’amour.
Jésus ne nous traite pas en esclaves, mais en hommes libres, et il nous accompagne.
Évangéliser, c’est aussi témoigner, dépasser nos égoïsmes, c’est servir en nous inclinant
pour laver les pieds de nos frères comme a fait Jésus. Enfin cette œuvre d’évangélisation,
il faut la mener ensemble, estime le pape François : « Quand nous affrontons ensemble
les défis, alors nous sommes forts, nous découvrons des ressources que nous ne pensions
pas avoir. Jésus n’a pas appelé les Apôtres à vivre isolés, il les a appelés pour
former un groupe, une communauté ». Et le Saint-Père a invité les prêtres accompagnateurs
à faire en sorte que les jeunes ne se sentent jamais seuls. Celui qui évangélise est
évangélisé, celui qui transmet la joie de la foi, reçoit la joie.
La liturgie
eucharistique s’était ouverte par l’hymne officiel des JMJ entonné par une chorale
formée de prêtres venus de tout le pays. Parmi eux des religieux qui ont largement
recours à la musique dans leur travail d’évangélisation. Les chants de la messe ont
été composés par des jeunes brésiliens. Et si la messe a été célébrée en portugais,
la langue du pays d’accueil, la prière des fidèles a été dite en six langues dont
l’arabe et le japonais.
Au moment de l’offertoire, une petite fille née sans
cerveau a été portée à l’autel par ses parents. La mère de l’enfant avait refusé d’avorter
même si la loi brésilienne l’y autorisait. Elle a préféré accueillir cette vie. Sa
présence au cours de la messe conclusive des JMJ était donc hautement symbolique.
À
la fin de la messe s’est déroulé le traditionnel « envoi missionnaire » : le Saint-Père
a remis à cinq couples de jeunes une petite reproduction du Christ Rédempteur du Corcovado,
ainsi qu’un livre de prières.
« Nous sommes la jeunesse du pape »
Après la veillée de prière samedi soir, toujours sur la plage de Copacabana, de
nombreux jeunes avaient préféré passer la nuit sur place malgré les conditions difficiles.
Certains avaient installé leur sac de couchage à même les trottoirs des rues avoisinantes.
Beaucoup étaient venus en scandant : « Nous sommes la jeunesse du pape », dans une
ambiance joyeuse et chaleureuse, aussi empreinte de ferveur.
En raison des
fortes pluies de ces derniers jours, les autorités avaient dû déplacer le lieu de
la veillée et de la messe conclusive. Le vaste terrain aménagé à grand frais pour
accueillir les deux temps forts des JMJ s’était transformé en dangereux bourbier.
Il était trop tard pour installer les infrastructures nécessaires sur le bord de mer.
Une situation inconfortable donc qui n’a pas découragé l’enthousiasme des jeunes.
Son retour à Rome est prévu lundi 29 juillet en fin de matinée.