La foule immense des jeunes venus du monde entier, encore plus nombreux que lors de
la cérémonie d’accueil jeudi soir, s’est retrouvée une nouvelle fois vendredi soir
sur la plage de Copacabana. Lieu symbole de fête et de réjouissances, le splendide
bord de mer de Rio a été le théâtre d’un grand moment de prière et de recueillement.
C’est là que s’est déroulé le traditionnel Chemin de Croix, un des temps forts des
Journées mondiales de la jeunesse.
Treize stations le long de 900 mètres de
l’avenue Atlantico, la 14° et dernière sur le podium central où le pape François s’est
adressé aux jeunes. Un chemin de croix à ciel ouvert animé par 280 personnes, artistes
et volontaires, placé sous le signe de la solidarité.
Le reportage de notre
envoyé spécial, Olivier Tosseri :
Chaque étape
a été accompagnée d’une méditation sur les problèmes, les souffrances, les interrogations
des jeunes, la mission, la conversion. Au milieu de chorégraphies élaborées et colorées,
des témoins ont évoqué l’addiction aux drogues, la défense de la vie, les esclavages
modernes, les persécutions religieuses, la misère, le chômage, la prison, la maladie,
les femmes maltraitées…. Mais aussi l’évangélisation de l’univers virtuel et la communication
sur les réseaux sociaux, ainsi que la peur de devenir otages de la toile.
Des
jeunes de nationalités différentes ont porté la croix. Des volontaires ont été choisis
pour représenter des groupes sociaux plus fragiles, comme les handicapés ou les toxicomanes.
Les méditations avaient été composées par deux religieux déhoniens, connus au Brésil
pour leur engagement aux côtés des jeunes.
Jésus prend sur lui nos peurs,
nos problèmes et nos souffrances
Dans un discours intense, le pape François
a invité les jeunes à avoir confiance en Jésus à s’en remettre totalement à lui et
à se laisser contaminer par son amour. Chargé de sa Croix – a dit le Saint-Père -
Jésus parcourt nos routes pour prendre sur lui nos peurs, nos problèmes, nos souffrances,
même les plus profondes. Avec sa Croix, Jésus s’unit au silence des victimes de la
violence qui ne peuvent plus crier, surtout les innocents et ceux qui sont sans défense.
Avec
elle, Jésus s’unit aux familles qui sont en difficulté, qui pleurent la mort de leurs
enfants, ou qui souffrent quand ils sont la proie des paradis artificiels comme la
drogue ; avec elle, Jésus s’unit à toutes les personnes qui souffrent de la faim dans
un monde où des tonnes de nourriture sont jetées à la poubelle ; avec elle, Jésus
s’unit à ceux qui sont persécutés à cause de leur religion, de leurs idées, ou simplement
de la couleur de leur peau ; avec elle, Jésus s’unit aux nombreux jeunes qui ne mettent
plus leur confiance dans les institutions politiques qu’ils considèrent égoïstes ou
corrompues, ou qui ont perdu la foi en l’Église, et même en Dieu, à cause de l’incohérence
des chrétiens et des ministres de l’Évangile.
Dans la Croix du Christ, se
trouve la souffrance, le péché de l’homme. Mais Jésus nous accueille les bras ouverts
et nous aide à porter nos croix. La Croix du Christ renferme tout l’amour de Dieu,
son immense miséricorde. Elle nous enseigne aussi à regarder notre prochain avec miséricorde
et amour, surtout ceux qui souffrent, qui ont besoin d’aide, qui attendent une parole,
un geste ; elle nous enseigne à sortir de nous-mêmes pour aller à sa rencontre et
lui tendre la main.
Personne ne peut toucher la Croix de Jésus sans y laisser
quelque chose de lui-même et sans porter quelque chose de la Croix de Jésus dans sa
vie. Et le pape a exhorté avec force l’assemblée à ne pas être comme Pilate qui n’a
pas eu le courage d’aller à contre courant pour sauver la vie de Jésus. La rencontre
s’est achevée par le chant du Notre Père en latin et par la bénédiction du pape.