Au cours d’une conférence de presse, à Rio, le père Federico Lombardi a fourni aux
journalistes quelques informations sur le déroulement de la journée du pape François
vendredi. Au parc Quinta de Boa Vista, avant de confesser cinq jeunes, il a béni une
femme enceinte et un groupe de handicapés. Puis il s’est rendu vers une grande tente
où se déroule l’adoration eucharistique animée par quinze religieuses de Mère Teresa.
C’est là qu’il a confessé trois brésiliens, une italienne et une vénézuélienne, dont
les noms avaient été tirés au sort.
Sur son trajet vers la résidence de l’archevêque
de Rio, il a été acclamé avec enthousiasme par de nombreux jeunes. C’est dans cette
résidence qu’il a rencontré huit détenus, tous mineurs : six garçons et deux filles.
Ils avaient revêtu les tee-shirts des JMJ. Ils se sont assis en cercle autour de lui,
dans un climat serein et cordial, en présence notamment d’un juge des mineurs qui
a remercié l’Eglise pour son travail pastoral dans les prisons. Les jeunes ont pu
s’exprimer librement, lui demander de bénir des objets, lui porter des photos à signer.
La plus jeune, très émue, a entonné une chanson qu’elle a composée pour le pape, une
chanson dédiée à son ministère et a lu une lettre de la part de ses codétenues.
Non
à la violence. Oui à l'amour
Les jeunes détenus ont offert au pape François
un grand chapelet artisanal en polystyrène. Sur la croix on peut lire : « Candelaria
plus jamais ». Candelaria, c’est le lieu où des enfants des rues ont été massacrés
il y a vingt ans. Le Souverain Pontife a alors prié répétant plusieurs fois « Plus
jamais de violence, rien que de l’amour ». Et il a invité à prier le Notre Père pour
toutes les jeunes victimes de la violence. Une rencontre très émouvante, selon le
directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.
Quant au repas traditionnel
avec les jeunes, ils étaient douze : un Sri Lankais et un Russe pour l’Asie ; un argentin
et une colombienne pour l’Amérique du Sud ; un mexicain et un américain pour le nord
; une française et un portugais pour l’Europe et enfin deux brésiliennes. Ils étaient
tous tellement émus que le pape François leur a demandé : « Pourquoi êtes-vous aussi
tendus » ? Ils ont répondu : « Parce que cela ne nous arrive pas tous les jours de
déjeuner avec le Pape ». Le Saint-Père leur a demandé comment ils voyaient l’Eglise
et il les a invités à ne pas perdre l’espoir : « Ne soyez pas des îlots mais vivez
dans votre communauté ».
Pourquoi meurt-on de faim ?
Il leur
a également dit qu’il fallait retrouver une vision humaniste de la réalité dans un
monde qui ne raisonne qu’en termes économiques. Il les a encouragés à avoir un père
spirituel en leur rappelant que le pape a lui aussi un confesseur. Enfin, il les a
invités à se poser les questions suivantes : Pourquoi participez-vous aux JMJ ; pourquoi
y a-t-il des personnes qui souffrent ? Pourquoi meurt-on de faim ? Et à propos de
la pauvreté, il a martelé : « Tout le monde sait qu'il y a des gens qui meurent de
faim, mais ce n'est pas une nouvelle, alors qu'un krach boursier est une nouvelle
».