François visite la « périphérie » de Rio de Janeiro
C’est une visite particulière et pleine de sens que le Pape a fait ce jeudi 25 juillet
dans la communauté de Varginha de la favela de Manghinhos, après avoir réceptionné
dans la matinée du même jeudi les clés de la ville de Rio de Janeiro. A cette occasion,
François a aussi béni les drapeaux officiels des Jeux olympiques et paraolympiques
qui se dérouleront au Brésil en 2016, en présence de plusieurs athlètes et sportifs. C’est
donc après cette cérémonie que le Pape a rejoint la favela de Manghinhos pour rencontrer
spécialement la communauté de Varginha. Après un bref moment de prière à la petite
église de la communauté où il a béni le nouvel autel, François s’est rendu à pieds
au terrain de football où s’était rassemblée la communauté. Mais avant d’attendre
ce terrain sportif, le Pape s’est arrêté dans une famille pour une visite de courtoisie. S’adressant
à l’assemblée réunie au terrain sportif, François a regretté ne pas être en mesure
de visiter tous les quartiers du Brésil où il aurait frappé à chaque porte, demander
un verre d’eau fraiche, prendre un « cafezinho », parler comme à des amis de la maison,
écouter le cœur de chacun, de parents, des enfants, des grands-parents. Après avoir
apprécié l’accueil que la communauté lui a réservé, le Pape a vanté le peuple brésilien
pour une précieuse leçon de solidarité qu’il peut offrir au monde. Et puis, François
a lancé cet appel pathétique : « à celui qui possède plus de ressources, aux autorités
publiques et à tous les hommes de bonne volonté engagés pour la justice sociale :
ne vous lassez pas de travailler pour un monde plus juste et plus solidaire ! Personne
ne peut rester insensible aux inégalités qu’il y a encore dans le monde ! Que chacun,
selon ses possibilités et ses responsabilités, sache offrir sa contribution pour mettre
fin à beaucoup d’injustices sociales ». Et le Pape d’ajouter : « Aucun effort de
“pacification” ne sera durable, il n’y aura ni harmonie, ni bonheur pour une société
qui ignore, qui met en marge et abandonne dans la périphérie une partie d’elle-même.
Une telle société s’appauvrit ainsi simplement et perd même quelque chose d’essentiel
pour elle-même. Rappelons-nous-le toujours : c’est seulement quand nous sommes capables
de partager que nous nous enrichissons vraiment ; tout ce qui se partage se multiplie
! » Comme dans son habitude, François a rassuré les membres de la communauté de
Varginha de la proximité de l’Eglise, « avocate de la justice et défenseur des pauvres
contre les inégalités sociales et économiques intolérables qui crient vers le ciel
». Pour le Pape : Il n’y a ni de véritable promotion du bien commun, ni de véritable
développement de l’homme quand on ignore les piliers fondamentaux qui soutiennent
une Nation, ses biens immatériels : la vie, qui est don de Dieu, valeur à préserver
et à promouvoir toujours ; la famille, fondement de la vie ensemble et remède contre
l’effritement social ; l’éducation intégrale, qui ne se réduit pas à une simple transmission
d’informations dans le but de produire du profit ; la santé, qui doit chercher le
bien-être intégral de la personne, aussi dans sa dimension spirituelle, essentielle
pour l’équilibre humain et pour une saine vie en commun ; la sécurité, dans la conviction
que la violence peut être vaincue seulement à partir du changement du cœur humain.
Enfin, une dernière chose que François a voulu dire aux membres de la communauté
de Varginha de la favela de Manghinhos : Ici, comme dans tout le Brésil, il y a beaucoup
de jeunes. Vous, chers jeunes, vous êtes particulièrement sensibles aux injustices,
mais souvent vous êtes déçus par des faits qui parlent de corruption, de personnes
qui, au lieu de chercher le bien commun, cherchent leur propre intérêt. À vous aussi
et à tous, je répète : ne vous découragez jamais, ne perdez pas confiance, ne laissez
pas s’éteindre l’espérance. La réalité peut changer, l’homme peut changer. Cherchez,
vous les premiers, à apporter le bien, à ne pas vous habituer au mal, mais à le vaincre.