Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 28
juillet, 17ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon Saint Luc 11, 1-13: "Seigneur,
apprends-nous à prier".
Ecoutez le Père Pascal Montavit
L’Évangile
de ce jour nous montre Jésus en prière. Les disciples sont intrigués et attendent
qu’il finisse. Puis l’un d’eux lui demande : «Seigneur, apprends-nous à prier » (Lc
11,1). Jésus commence par leur enseigner le Notre Père, puis il leur raconte une parabole.
Voyons plus en détail ces deux parties.
Tout chrétien connaît la prière
du ‘Notre Père’. Il peut arriver cependant que nous la récitions machinalement, sans
réaliser la portée des paroles prononcées. La version du Notre Père dans l’Évangile
selon saint Luc est un peu plus simple que celle trouvée dans l’Évangile selon saint
Matthieu. Mais la structure reste la même.
Tout d’abord, le chrétien
s’adresse à Dieu comme à son Père, non pas pour lui demander quelque chose mais pour
le magnifier : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne » (Lc 11,2). La
prière du chrétien commence donc par un décentrement de soi-même. Elle ne débute pas
par une intercession ou une demande mais elle s’initie par une louange adressée au
Créateur. C’est bien l’effet de la prière de nous détourner de nous-mêmes, de nos
préoccupations afin de nous recentrer sur le Christ, de fixer notre regard sur lui.
Prendre un peu de distance par rapport à notre quotidien, aux flots incessants des
sollicitations diverses qui nous assaillent tout au long de la journée est le premier
impératif qu’impose la prière.
Après la louange vient la supplication
: « Donne-nous le pain de ce jour » (Lc 11,3). L’homme a besoin de pain pour vivre
et il est normal qu’il se tourne vers Dieu pour le lui demander. Bien sûr, l’homme
doit travailler pour gagner ce pain, mais il n’oublie pas que tout don est de Dieu.
Après cette première demande fondamentale, le priant se reconnaît pêcheur. Il sait
que le pain ne suffit pas pour vivre, faut-il encore recevoir la Miséricorde de Dieu.
Ce qui est plus étonnant, c’est que la Miséricorde divine semble être conditionnée
par le propre pardon que nous devons nous-mêmes accorder : «Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes nous pardonnons à tous ceux qui ont des torts envers nous » (Lc 11,4).
Voilà un enseignement fondamental : Nous ne pouvons pas recevoir la Miséricorde de
Dieu si nous refusons de pardonner. Cet enseignement est dur ! Certaines offenses
peuvent être extrêmement difficiles à pardonner. Et pourtant, celui qui refuse de
pardonner à son prochain ne peut bénéficier de la Miséricorde de Dieu.
Ensuite,
Jésus complète son enseignement sur la prière en racontant la parabole de l’homme
importun. Celui-ci va réveiller en pleine nuit son ami pour qu’il lui prête trois
pains. Ce dernier alors se lève et lui donne tout ce qu’il lui faut, non par amitié
mais à cause de l’audace du quémandeur. Par cet exemple, Jésus nous invite à une prière
d’intercession qui n’hésite pas : « Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez
; frappez, la porte vous sera ouverte […] Si donc vous qui êtes mauvais, vous savez
donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit
Saint à ceux qui le lui demandent» (Lc 11,9.13). Lorsque nous prions, soyons sûr que
le Seigneur écoute nos prières.
Cet Évangile nous invite à prier, à
offrir du temps gratuitement à Dieu. Durant ce temps, commençons par nous décentrer
de nous-mêmes en entrant dans la louange. Puis, reconnaissons que nous sommes pécheurs
devant Dieu, un pécheur pardonné. Enfin présentons sans hésitation nos demandes à
Notre Père. Il nous aime et nous écoute.