2013-07-25 16:58:59

Caritas Internationalis appelle à « rompre le cycle de la pauvreté »


L’Afrique de l’ouest, l’Afrique centrale, la Syrie et Haïti. Fournir des vivres, des vêtements chauds, de nouvelles maisons. Ces régions dévastées ou en conflit ont focalisé l’attention en 2012 de l’organisation caritative catholique, Caritas Internationalis.

Son président, le cardinal Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, dépeint un monde « où, chaque heure, environ 300 enfants meurent de malnutrition et où presque un milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable ». Un monde où dans « le même temps, il y a actuellement plus de 1200 milliardaires, le plus grand nombre jamais enregistré ».

Dans ce contexte pessimiste, le cardinal voit néanmoins de l’espoir, « car nous sommes la première génération à avoir en main les outils pour changer ce système qui fait rester pauvres des millions de frères et sœurs ».

Les pauvres, au cœur de l’action de l’Eglise

Au début de son pontificat, le pape François a appelé de ses vœux une Eglise pauvre et pour les pauvres. « Lorsqu’il a choisi son nom, explique le président de Caritas Internationalis, le Pape a dit que saint François d’Assise était un symbole de paix, d’austérité et de pauvreté. »

Saint-François, dont les organisation Caritas « perpétuent la tradition en fournissant aide et soins aux exclus et aux marginalisés », rappelle le cardinal. Elles sont une « expression de la diaconie, du service, de l’Eglise ».

Les causes de cette situation ? « L’économie de la mondialisation » qui « crée des vainqueurs et des perdants, exacerbant ainsi les inégalités déjà existantes ». La mondialisation, que le pape François a déjà dénoncé lors de son déplacement début juillet à Lampedusa, cette petite île italienne au sud de la Sicile, proche des côtes africaines, qui accueille les migrants qui tentent, au péril de leur vie, de traverser la Méditerranée pour trouver refuge. Le souverain pontife avait fustigé la « mondialisation de l’indifférence », en rappelant la mémoire des migrants morts en mer.

« Rompre le cycle de la pauvreté »

Comment répondre à ces situations ? Pour le cardinal Maradiaga, l’aide humanitaire ne suffit plus. Il faut désormais « rompre le cycle de la pauvreté ». « Tout le monde devrait avoir le même accès aux opportunités et aux services ». « Que les migrants et en particulier les femmes, poursuit le cardinal, soient mieux protégés par la loi et que nous arrêtions de détruire la Terre et notre environnement ».

Monseigneur Robert Vitillo, conseil spécial pour le sida auprès de l’organisation, détaille lui aussi la réponse à apporter : il faut « promouvoir la justice et un développement plus équitable, anticiper les situations d’urgence ». « Il y a assez d’argent, précise-t-il, mais il est mal distribué ».

A cela, le président de Caritas Internationalis ajoute un autre défi, « plus grand » et qui « n’est pas la pauvreté ou la crise économique » : « la croissance de la laïcité dans beaucoup de régions du monde, en particulier les plus riches ». Il explique que « quand l’homme ne croit pas en Dieu, l’individualisme prend le pas sur la communauté et nous perdons de vue nos principes éthiques ».

(Photo : les affrontements entre l'armée congolaise et les rebelles du M23, dans l'Est de la République démocratique du Congo, et leurs répercussions sur la population : l'une des situations qui a le plus inquiété Caritas Internationalis en 2012)







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