Caritas Internationalis appelle à « rompre le cycle de la pauvreté »
L’Afrique de l’ouest, l’Afrique centrale, la Syrie et Haïti. Fournir des vivres, des
vêtements chauds, de nouvelles maisons. Ces régions dévastées ou en conflit ont focalisé
l’attention en 2012 de l’organisation caritative catholique, Caritas Internationalis.
Son
président, le cardinal Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, dépeint un monde « où, chaque
heure, environ 300 enfants meurent de malnutrition et où presque un milliard de personnes
n’ont pas accès à l’eau potable ». Un monde où dans « le même temps, il y a actuellement
plus de 1200 milliardaires, le plus grand nombre jamais enregistré ».
Dans
ce contexte pessimiste, le cardinal voit néanmoins de l’espoir, « car nous sommes
la première génération à avoir en main les outils pour changer ce système qui fait
rester pauvres des millions de frères et sœurs ».
Les pauvres, au cœur
de l’action de l’Eglise
Au début de son pontificat, le pape François a
appelé de ses vœux une Eglise pauvre et pour les pauvres. « Lorsqu’il a choisi son
nom, explique le président de Caritas Internationalis, le Pape a dit que saint François
d’Assise était un symbole de paix, d’austérité et de pauvreté. »
Saint-François,
dont les organisation Caritas « perpétuent la tradition en fournissant aide et soins
aux exclus et aux marginalisés », rappelle le cardinal. Elles sont une « expression
de la diaconie, du service, de l’Eglise ».
Les causes de cette situation ?
« L’économie de la mondialisation » qui « crée des vainqueurs et des perdants, exacerbant
ainsi les inégalités déjà existantes ». La mondialisation, que le pape François a
déjà dénoncé lors de son déplacement début juillet à Lampedusa, cette petite île italienne
au sud de la Sicile, proche des côtes africaines, qui accueille les migrants qui tentent,
au péril de leur vie, de traverser la Méditerranée pour trouver refuge. Le souverain
pontife avait fustigé la « mondialisation de l’indifférence », en rappelant la mémoire
des migrants morts en mer.
« Rompre le cycle de la pauvreté »
Comment
répondre à ces situations ? Pour le cardinal Maradiaga, l’aide humanitaire ne suffit
plus. Il faut désormais « rompre le cycle de la pauvreté ». « Tout le monde devrait
avoir le même accès aux opportunités et aux services ». « Que les migrants et en particulier
les femmes, poursuit le cardinal, soient mieux protégés par la loi et que nous arrêtions
de détruire la Terre et notre environnement ».
Monseigneur Robert Vitillo,
conseil spécial pour le sida auprès de l’organisation, détaille lui aussi la réponse
à apporter : il faut « promouvoir la justice et un développement plus équitable, anticiper
les situations d’urgence ». « Il y a assez d’argent, précise-t-il, mais il est mal
distribué ».
A cela, le président de Caritas Internationalis ajoute un autre
défi, « plus grand » et qui « n’est pas la pauvreté ou la crise économique » : « la
croissance de la laïcité dans beaucoup de régions du monde, en particulier les plus
riches ». Il explique que « quand l’homme ne croit pas en Dieu, l’individualisme prend
le pas sur la communauté et nous perdons de vue nos principes éthiques ».
(Photo
: les affrontements entre l'armée congolaise et les rebelles du M23, dans l'Est de
la République démocratique du Congo, et leurs répercussions sur la population : l'une
des situations qui a le plus inquiété Caritas Internationalis en 2012)