2013-07-23 12:36:39

En Inde, des enfants victimes des problèmes d'hygiène


En Inde, la semaine dernière, les conditions d’hygiène dans une école ont coûté la vie à vingt-trois enfants âgés de 4 à 12 ans, dans l’Etat du Bihar, dans le nord-est du pays.
Des dizaines d’élèves étaient tombés malades après avoir mangé mardi 16 juillet, un plat de lentilles, de pommes de terre et de riz. Un repas offert par le pays, comme il s’est engagé à le faire tous les jours pour 120 millions d’enfants. Ainsi, l’Inde espère attirer les plus pauvres à l’école.

Un puissant insecticide a été retrouvé dans l’huile utilisée pour préparer le plat des enfants, selon un rapport médical publié ce week end. Dès le lendemain, des dizaines de milliers d’élèves ont refusé de manger à l’école. Ce drame a ébranlé la confiance des Indiens dans leur programme de restauration scolaire gratuite, le plus important du monde, qui permet souvent aux enfants de prendre leur seul repas de la journée.

Les empoisonnements, « ce sont des choses qui arrivent », explique Brigitte Sébastia, chercheur à l’Institut français de Pondichéry et membre associé du Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud. « On est aussi dans des pays où la température est très élevée. Si la nourriture a été préparée un peu trop tôt, ça peut tout à fait être une cause d’intoxication. »

"La sécurité alimentaire n'apportera rien"

Brigitte Sébastia précise que la loi sur la sécurité alimentaire, adoptée le 4 juillet dernier, n’aura aucun impact sur l’hygiène. Cette loi doit notamment permettre de distribuer chaque mois de la nourriture gratuite à 800 millions de personnes. Trois quarts des habitants des campagnes et la moitié de ceux des villes recevront ainsi moins de cinq kilos de riz ou de blé. « Elle va toucher essentiellement les problèmes des céréales. Il faudrait plutôt parler de la question agricole. Tant que vous ne changerez pas la politique agricole, vous n’améliorerez pas la sécurité alimentaire. »

L’Inde devrait ainsi développer la culture des légumes et des légumineuses. Mais cela ne va pas arriver tout de suite : « parce que ça ne rapporte pas ! C’est plus facile de développer du riz et du blé à grande échelle, de les subventionner pour que les prix restent stables et de ce fait assurer les stocks. »

Est-ce que l’Inde pourra résoudre le problème de l’hygiène ? « Peut-être sur la longue distance mais dans l’état actuel la sécurité alimentaire n’apportera rien », indique Brigitte Sébastia. Des ONG, des universitaires ou encore des agriculteurs travaillent sur cette problématique depuis plusieurs années.

Brigitte Sébastia, chercheur à l’Institut français de Pondichéry et membre associé du Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud, interrogée par Audrey Radondy RealAudioMP3

(avec agences)







All the contents on this site are copyrighted ©.