Le pape François : « les jeunes et les personnes âgées sont le futur d’un peuple »
“Je ne donne pas d’interview car c’est un peu fatigant, mais je vous remercie pour
votre compagnie » a dit le pape aux journalistes qui l’accompagnaient. Pas de conférence
de presse donc, à bord de l’avion papal mais une rencontre plus informelle avec les
quelques 70 journalistes présents au cours de laquelle François a pu nouer un vrai
échange. Après avoir été salué par une journaliste mexicaine, au nom de ses collègues,
le pape les a remerciés et est revenu sur le sens de ce premier voyage apostolique
auprès des jeunes à Rio.
Il a d'abord fait part de son étonnement ce qu’on
avait pu lui dire des journalistes: « J’ai entendu dire des choses un peu étranges,
comme par exemple que je serais au milieu des lions » « mais trop féroces ? » s’est-il
amusé. Ce premier voyage a-t-il rappelé plus sérieusement, est « pour aller à la
rencontre des jeunes ». « Je voudrais les trouver insérés dans le tissu social, dans
la société. Le Saint-Père a ainsi appelé à ne pas isoler les jeunes. « Quand nous
isolons les jeunes, nous commettons une injustice. Nous leur ôtons leur appartenance
».
Plaidoyer contre une culture du rejet
« Les jeunes, a
souligné le pape ont une appartenance à une famille, à une culture, à une foi. Ils
sont l'avenir d’un peuple mais il ne s’agit pas seulement d’eux ». « Ils représentent
le futur parce qu’ils ont la force et vont de l'avant. Mais l'autre extrême de la
vie, les personnes âgées, eux aussi sont le futur du même peuple ». a-t-il expliqué.
« Un peuple à de l’avenir s’il va de l'avant avec ses deux côtés : les jeunes
et les personnes âgées ». Les personnes âgées ont la sagesse de la vie, de l'histoire,
de la patrie, de la famille, c’est pour cela que nous en avons besoin », a précisé
le pape.
La Saint-Père a ensuite évoqué la crise mondiale qui « ne fait rien
de bon pour les jeunes », en se référant aux taux de chômage élevés des jeunes dans
de nombreux pays du monde et en rappelant que « du travail provient la dignité de
la personne ». « Nous courons le risque d'avoir une génération qui n'a pas eu de travail
». Le pape appelle ainsi à être attentif à ne pas exclure les jeunes et les personnes
âgées. « Nous devons éliminer cette habitude de l’exclusion et favoriser une culture
de la rencontre ». a-t-il plaidé d’une voix forte.
En quittant les journalistes,
il les a invité à l’aider dans sa tâche, à collaborer avec lui, pour le bien de la
société et des jeunes, en reprenant avec malice l’image du prophète Daniel utilisée
au début de son entrevue : « je suis un peu triste car les lions ne sont pas si féroces
que cela ! »