Le pape François donne un nouveau coup d’accélérateur dans la réforme du Vatican.
Il a créé ce vendredi une commission pour examiner les mesures à prendre afin d'améliorer
"les structures économico-administratives" du Saint-Siège. Cette commission, instituée
par un document de sa main, commencera ses travaux dans les plus brefs délais et rendra
compte personnellement à François de ses propositions. Les précisions d’Olivier Bonnel
Le pape veut
poursuivre la réforme du Saint-Siège, en s'en donnant les moyens. Le document explique
que cette commission est chargée de « recueillir des informations et les rapporter
au Saint-Père, afin de préparer les réformes dans les institutions du Saint-Siège,
en vue d’une simplification et d’une rationalisation des organismes existants et d’une
programmation plus attentive des activités économiques et des administrations du Vatican.
»
Concrètement, la commission est invitée à collaborer avec les 15 membres
du « conseil cardinalice pour l'étude des problèmes organisationnels et économiques
du Saint-Siège » qui a rendu début juillet un rapport qui faisait état notamment d’un
déficit de 15 millions d’euros dans les comptes du Saint-Siège.
De larges
pouvoirs pour réformer
Pour cette commission, il s’agit d’élaborer des
pistes afin notamment d’éviter les dépenses inutiles et le gaspillage. Mais, précise
le document, la commission est aussi chargée de favoriser la transparence, notamment
dans l’acquisition des biens et des services ou dans la gestion immobilière. Elle
a carte blanche pour travailler: des interprètes et des traducteurs sont à sa disposition
et elle a même la latitude de faire appel à des experts extérieurs.
Signe
de l'importance donnée au travail de cette commission, le pape François l'a instituée
en l'accompagnant d'un chirographe, un document signé de sa propre main et qui porte
la date du 18 juillet, comme il l’avait déjà fait le 26 juin pour mettre sur pied
la commission consultative sur l’IOR. Elle est composée de 8 membres parmi lesquels
7 laïcs, experts en économie, droit et finance. Le Pape veut faire vite : la commission,
précise le document, débutera ses travaux dans les plus brefs délais, "peu de temps
après le retour du Saint-Père du Brésil".
Qui sont les huit membres de
la nouvelle commission ?
Ces huit membres sont presque tous Européens.
Il s’agit du Maltais Joseph F.X Zahra, président de cette commission et auditeur international
de la Préfecture des affaires économiques du Saint-Siège. Seul ecclésiastique de la
commission, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, secrétaire de la préfecture, sera le secrétaire
de ce groupe. Deux Français en font également partie : Jean-Baptiste de Franssu, au
curriculum international prestigieux, président pendant plusieurs années notamment
de l’importante compagnie de gestion d’actifs Invesco, ainsi que Jean Videlain-Sevestre,
présenté à Rome comme un "manager".
L’Espagnol Enrique Llano, qui a notamment
exercé plusieurs mandats publics et privés dans le domaine de la santé, l’Allemand
Jochen Messemer, issu du monde des assurances, l’Italienne Francesca Immacolata Chaouqui,
experte en relations institutionnelles, et le Singapourien George Yeo, économiste
et ancien homme politique, sont les autres membres de la commission.