La misère, la faim, la soif. Le compte rendu de la mission du père Raed Abusahlia
à Gaza est un cri d’alarme. Le directeur général de Caritas Jérusalem s’est rendu
récemment dans la bande gouvernée par le Hamas et qui continue à constituer une véritable
prison à ciel ouvert. Notamment à cause de l’embargo imposé par Israël en 2007 et
aussi maintenant à cause de l’Egypte qui limite très largement les passages de marchandises
vers Gaza. Les explications de Thomas Chabolle
La
bande de Gaza est une bande de terre longue de 41 km pour une largeur variant de 6
à 12 km. Sur ce petit territoire se concentre 1,7 millions de personnes constituant
ainsi une des plus fortes densité de population au monde. Un tiers de la population
vit en dessous du seuil de pauvreté et depuis les évènements en Egypte la situation
ne semble guère s’améliorer. Les souterrains qui reliaient Gaza à l’Egypte et par
lesquels passaient des marchandises en tout genre qui devenaient source de revenu
également pour les caisses du Hamas ont été presque obstrués à l’initiative du gouvernement
égyptien. Le passage de Rafah est de facto fermé. Un comportement dénoncé par Mgr
Sabbah, patriarche émérite de Jérusalem qui parle « d'une décision prise en accord
avec Israël et les Etats-Unis ».
Une catastrophe écologique se profile
dans la bande de Gaza
Une situation dramatique qui ne s’arrête pas là.
L’embargo israélien de 2007 a lui aussi des conséquences directes sur l’économie de
la bande. Les côtes de Gaza représentent d’ores et déjà une catastrophe écologique.
A tout moment des infections et des épidémies peuvent se déclarées car tous les égouts
finissent en mer. Les poissons meurent et les pêcheurs ne peuvent aller en haute mer
du fait de l’embargo. L’essence manque, l’électricité est sujette à des interruptions
qui durent des heures créant des situations d’urgence dans les hôpitaux. Une réalité
connue de tous. Pour Mgr Sabbah les droits de l'homme sont même littéralement bafoués.
L'action de la Caritas
De cette situation de souffrance quotidienne
les initiatives des chrétiens et notamment de la Caritas représentent un signe éloquent
et apprécié de solidarité avec toute une population. La délégation de la Caritas conduite
par le père Abusahlia a remis au ministère de la santé de Gaza une grosse quantité
de médicaments rares afin qu’ils soient distribués dans les structures sanitaires
locales.