2013-07-12 14:18:41

Irlande : Le parlement légalise l'avortement en cas de danger pour la mère


Après des discussions marathons sur 165 amendements, l’Irlande a révisé sa loi sur l’avortement. A 127 voix contre 31, les parlementaires irlandais ont autorisé l’IVG la nuit dernière, si la vie de la mère est en danger. Les explications de Marie Duhamel RealAudioMP3

En octobre dernier, une jeune femme décédait à l’hôpital de Galway des suites de sa fausse couche, les médecins ayant refusé de la faire avorter. Sa mort avait suscité une vague d’indignation et le premier ministre irlandais Enda Kenny, un centriste du Fine Gael, avait alors accéléré le processus législatif sur l’avortement. Il est maintenant autorisé seulement si la grossesse constitue un « risque réel et substantiel » pour la vie de la mère, certifié par les médecins. Autre condition restrictive : en cas de risque de suicide de la mère, l’avis unanime d’un obstétricien et de deux psychiatres sera requis.

Pour l'Eglise, l'avortement ne peut jamais être justifié moralement

Dès le lancement de ce projet de loi, fin 2012, l'Eglise a exprimé son opposition. Mgr John Buckley, évêque de Cork et Ross, avait affirmé que « l’avortement est la menace la plus grave pour les droits de l’homme ». Les quatre archevêques catholiques d’Irlande: le cardinal Sean Brady, archevêque d’Armagh, Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin, Mgr Dermot Clifford, archevêque de Cashel et Emly, et Mgr Michael Neary, archevêque de Tuam ont écrit pour leur part que la dépénalisation de l’avortement « ouvrirait la voie à des meurtres directs et intentionnels d’enfants à naître. Cela ne peut jamais être justifié moralement, quelles que soient les circonstances ». Mgr Brendan Leahy est le nouvel évêque de Limerick en Irlande :

« L’Eglise naturellement, son devoir c’est de promouvoir le bien commun. Nous sommes vraiment préoccupés par le fait que l’avortement soit introduit dans l’appareil législatif. C’est la première fois que cela arrive en Irlande. Les gens bien sur disent que c’est très limité mais on sait quand on regarde les pays du monde entier qu’une fois qu’on introduit l’avortement dans la loi, la situation s’aggrave dramatiquement. On est très inquiet pour les enfants à naître. »

Le texte doit encore être avalisé par la chambre haute du parlement. Il s’agit d’une question de forme puisque le premier ministre y a la majorité. Y a-t-il donc des recours possible pour l’Eglise ? La réponse de Mgr Leahy :

« Notre préoccupation principale c’est de défendre la vie et on continuera à se mobiliser. C’est là où nous devons nous situer. Nous défendrons toujours la vie.. après… On verra quelles seront les interprétations faites de cette loi. Certains parlementaires affirment qu’il y a un doute sur la constitutionnalité de ce texte. Je pense que beaucoup d’Irlandais voudront savoir où cela conduira. »

Ce texte divise en effet la société Irlandaise au parlement et dans la rue. La nuit dernière la ministre aux Affaires européennes Lucinda Cerighton a voté contre la majorité en revendiquant l’objection de conscience. elle sera exclue du gouvernement et de sa formation parlementaire. Quant à la rue, le 6 juillet, 35 000 personnes défilaient encore à Dublin pour s’opposer à ce qui était encore un projet de loi. (avec agences)








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