Côte d’Ivoire : des proches de Gbagbo devant les assises
La justice ivoirienne a confirmé les charges retenues contre 84 proches de l’ancien
président Laurent Gbagbo, dont son épouse Simone Gbagbo et son fils Michel Gbagbo.
Ils seront jugés en cour d’assises pour leur implication présumée dans la crise postélectorale
de 2010-2011 qui avait fait plus de 3 000 morts.
Tous sont poursuivis pour
« atteinte à la sûreté de l'Etat, complot contre la défense nationale, atteinte à
l'autorité de l'Etat, constitution et direction de bande armée, attentat à l'ordre
public ». Des procédures ont également été engagées pour génocide, crimes de sang
ou infractions économiques. Plusieurs anciens responsables ou cadres du régime Gbagbo,
tombé en avril 2011, sont en détention provisoire depuis plus de deux ans, notamment
dans le nord du pays.
Le gouvernement du président Alassane Ouattara a souhaité
une accélération des procédures judiciaires. Il est accusé par certains de favoriser
une "justice des vainqueurs", aucun de ses soutiens n'ayant pour l'heure été inquiété
pour les graves crimes imputés aux forces pro-Ouattara pendant la crise.
Comment
cette annonce a-t-elle était accueillie par la population ivoirienne, risque-t-elle
de porter un coup dur au processus de réconciliation ? Écoutez le témoignage du père
Augustin Obrou, chargé de communication à l’archidiocèse d’Abidjan. Des propos
recueillis par Hélène Destombes
(Photo : manifestation contre Laurent Gbagbo
à Abidjan)