Syrie : remaniement à la tête du parti de Bachar Al-Assad
En Syrie, Bachar Al-Assad a procédé lundi à un remaniement complet du commandement
armé du parti Baas, le parti alaouite au pouvoir en Syrie depuis 1963.
L'annonce
a été faite sur le site Internet du parti, où apparaissent le 16 membres de la nouvelle
direction. Seul Bachar al-Assad reste dans la nouvelle équipe. Le Premier ministre
syrien, Waël Al-Halaqi, et le président du Parlement, Jihad Lahham, font leur entrée
dans la direction du parti.
En revanche, le comité central a écarté le vétéran
Farouk al-Chareh, très hostile à l'égard de la politique du chef de l'Etat. Ministre
des Affaires étrangères pendant 22 ans, membre de la « vieille garde » d'Hafez Al-Assad,
le père de Bachar, Al-Chareh était le seul, au sein du régime baasiste, partisan d'un
compromis avec les rebelles . Malgré son éviction du commandement central, il reste
tout de même vice-président de la Syrie.
En pleine crise syrienne sur le
terrain, que signifie ce remaniement de la part de Bachar Al-Assad ? Selon Fabrice
Balanche, directeur du Groupe d’études et de recherche sur la Méditerranée et le Moyen-Orient
(GREMMO) à l'université Lyon 2, ce coup de balai à la tête du parti participe d'une
stratégie à plus long terme de Bachar Al-Assad.
Au
même moment que le remaniement du parti Baas, dans le camp d'en face, la coalition
nationale syrienne peine toujours à se trouver un leader. Le Premier ministre Ghassan
Hitto a annoncé lundi qu'il démissionnait, sans avoir pu former de gouvernement d'opposition.
Cette démission intervient deux jours après la nomination d'Ahmad Assi Jarba comme
président de la Coalition. Il est réputé proche de l'Arabie Saoudite.