Le Pape à Lampedusa: nous vivons dans une société de la « mondialisation de l'indifférence
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Une journée spéciale pour le Pape le lundi 8 juillet, avec une visite à Lampedusa
au sud de l’Italie, premier déplacement de son pontificat en dehors de Rome. Avant
de présider la messe en plein air, le Pape est allé déposer dans la mer un bouquet
de fleur en mémoire de nombreuses victimes mortes en tentant de rejoindre l’Europe
par la méditerranée. Au cours de la l’homélie le Pape a donné les raison de sa
visite : j’ai senti que je devais venir ici aujourd’hui pour prier, pour accomplir
un geste de proximité, mais aussi pour réveiller nos consciences pour que ce qui est
arrivé ne se répète plus, a dit François avant d’ajouter : « Que cela ne se répète
pas, s’il vous plaît ! ». « Qui est le responsable du sang de ces frères et sœurs
? », a demandé le Pape avant d’ajouter : « La culture du bien-être nous rend insensibles
aux cris des autres, nous fait vivre dans des bulles de savon, qui sont belles, mais
qui ne sont rien. Elles sont l’illusion de la futilité, du provisoire, qui mène à
l’indifférence, plus encore, à la mondialisation de l’indifférence ». Et pour dénoncer
la situation dramatique des réfugiés le Pape n’a pas hésité de décrire leur désir
: Ils cherchaient un meilleur endroit pour eux et pour leur famille, a-t-il souligné,
mais ils ont trouvé la mort ». François a aussi utilisé l’image de Caïn et d’Adam
pour rappeler le sens de responsabilité de l’humanité : « Adam, où es-tu ? » ; «
Caïn, où est ton frère ? » Pour Adam, C’est un homme désorienté, a expliqué le
Pape, qui a perdu sa place dans la Création parce qu’il croyait devenir puissant,
pouvoir tout dominer, être Dieu. Tandis que pour Caïn, le « rêve » mène vers une
succession d’erreurs et cela entraîne la mort. S’incluant lui aussi, François affirme
que nous sommes tous désorientés. « Nous sommes dans une société qui a oublié
ce que pleurer veut dire, une société qui a oublié la compassion ».