Mohamed Morsi a été renversé par l’armée mercredi soir. La constitution, suspendue.
Le président déchu a été transféré au ministère de la Défense par les militaires,
jeudi matin à l’aube. Son équipe était quant à elle détenue dans un bâtiment militaire.
L’Egypte se prépare maintenant à une transition très délicate. Le pays attendait
jeudi matin la prestation de serment du nouveau remplaçant par intérim, le président
du Conseil constitutionnel, Adly Mansour.
Scène de liesse et inquiétude
Les
anti-Morsi faisaient la fête mercredi soir, après l’annonce de l’armée, devant le
palais présidentiel et sur la symbolique place Tahrir. Liesse, mais pas seulement.
Quatre partisans de Mohamed Morsi au moins sont morts dans des affrontements avec
des militaires et des policiers, notamment à Alexandrie, dans le nord du pays.
A
l’étranger, l’inquiétude. L'Union européenne a réclamé une nouvelle présidentielle
rapidement. Le président américain Barack Obama s’est dit « inquiet », il a appelé
à réviser l'importante aide militaire à l'Egypte. Inquiet aussi, le secrétaire général
des Nations Unies, Ban Ki-moon.
Les prières des chrétiens égyptiens accompagnent
leur pays
Les chrétiens égyptiens accompagnent de leurs prières les heures
dramatiques que connaît leur pays. Ils prient pour que cesse l’effusion de sang et
pour que l’Egypte ne replonge pas dans la guerre civile. Jamais l’Egypte n’a connu
de mouvement de contestation de cette ampleur, comme le souligne l’évêque copte catholique
d’Assiout.
Mgr William Kyrillos revient, avec Hélènes Destombes, sur
le rôle que les leaders religieux peuvent jouer dans ce contexte :
L’évêque copte
catholique d’Assiout évoque aussi une situation exacerbée par le discours mardi soir
du président renversé, qui n’a pas, selon l’évêque copte catholique, écouté la voix
du peuple :
Selon le père
Rafic Greiche, responsable de la Communication des évêques catholiques d’Egypte, plus
de 80% des Egyptiens, chrétiens et musulmans, riches et pauvres, rejettaient le gouvernement
Morsi et soutiennent la contestation populaire.
Interrogé par l’agence vaticane
Fides, le Père Greiche affirme que c’est la déception face à l'aggravation de la situation
économique, politique et sociale qui est à l'origine des manifestations.