Justice et Paix : « La finance doit rester au service du bien commun »
La réflexion sur les problématiques soulevées par la finance contemporaine prend de
l’ampleur dans l’Église. Plusieurs documents ont été publiés depuis 2007. En France,
le groupe Finances de la commission Justice et Paix vient de publier une note intitulée
: « Postures chrétiennes face à la finance ». Le texte souligne que la finance n’est
pas condamnable en soit tant qu’elle demeure un instrument au service du financement
de l’activité économique réelle et du bien commun. Or, selon Justice et Paix France,
la crise est révélatrice d’une transformation en profondeur du système financier :
« Le fonctionnement de la planète financière repose sur le court terme qui privilégie
les profits réalisés rapidement, et pratique la spéculation comme finalité plutôt
que comme moyen ».
La crise actuelle est donc systémique : ce n’est pas seulement
le comportement délictueux de quelques-uns qui est en cause, mais toute l’architecture
du système financier. Et il est illusoire de penser que le système peut de lui-même
se réformer, s’autoréguler et s’autolimiter dans sa recherche de rendements financiers.
Le communiqué se prononce en faveur d’une vigilance démocratique, d’un contrôle des
pratiques et d’un encadrement législatif et réglementaire au niveau national et international.
Au moment de régler la note, les pauvres sont les grands perdants. Face à ce scandale
qui menace l’ordre mondial et la paix, les chrétiens doivent s’indigner et peser sur
les orientations du système financier. La question est posée à chacun, mais aussi
à chaque diocèse, à chaque congrégation, à toutes les œuvres liées à l’Église. +