Violences, manifestations annoncées, crise et économique et sociale profonde et blocage
politique: le climat est devenu irrespirable en Egypte Il y a un an, le 30 juin 2012,
le frère musulman Mohamed Morsi était élu président de la république. Son impopularité
est aujourd’hui grandissante dans un pays où le chômage et l’inflation se creusent.
Les violences contre les minorités religieuses sont aussi sources d’inquiétudes. Mercredi,
dans un long discours télévisé, le chef de l’Etat égyptien a appelé à la réforme et
au dialogue tout en lançant une mise en garde estimant que les divisions menaçaient
le pays de «paralysie» et de «chaos».
Le mouvement « Tamarod » (« Rébellion
» en arabe, mouvement populaire créé en avril pour demander le départ du président)
et l'opposition libérale appellent à un grand rassemblement ce dimanche 30 juin pour
réclamer une élection présidentielle anticipée. Plusieurs partis islamistes ont quant
à eux appelé à manifester dès ce vendredi pour soutenir le régime. Les jours qui
viennent semblent décisifs pour le pays le plus peuplé du monde arabe. Mais Morsi
a-t-il vraiment les moyens de changer la donne ? Quel est son pouvoir véritable ?
Eléments de réponse avec Marc Lavergne, ancien directeur du Cedej au Caire
Propos recueillis
par Olivier Bonnel.
(Photo: des policiers devant le palais présidentiel
de Mohamed Morsi au Caire)