L'Union Européenne s'accorde sur la liberté de religion et de conviction
La Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) salue l’adoption
par le Conseil des Ministres des Affaires étrangères de l’UE de nouvelles « lignes
directrices de l'Union sur la promotion et la protection de la liberté de religion
ou de conviction». Ce nouvel instrument constitue une véritable 'boîte à outils' conçue
pour protéger toute personne croyante et toute communauté religieuse. Que signifie
cet accord? L'éclairage de Pierre Morel, ancien ambassadeur de France près
le Saint-Siège, et actuel directeur de l’Observatoire Pharos du pluralisme des cultures
et des religions
Le 24
juin à Luxembourg, les 27 se sont donc mis d’accord sur une définition commune de
la liberté de religion ou de conviction, et sur les moyens de la promouvoir et de
la protéger, d’une manière « opportune, consistante et cohérente ». Il s’agit donc
à terme de faire en sorte que la liberté religieuse soit plus ancrée au sein de la
diplomatie européenne et s’infuse dans les institutions communautaires.
«
Il devenait urgent d’agir et d’établir des mécanismes plus efficaces car les violations
de la liberté de religion par certains gouvernements et acteurs non étatiques sont
en hausse dans plusieurs pays du monde, relève la COMECE » dans un communiqué.
Les
évêques européens avaient déjà publié en 2010 un Mémorandum sur la liberté religieuse
comprenant 11 recommandations. Les Eglises ont toujours apporté leur entier soutien
à la lutte contrer les violations de la liberté religieuse dans le monde et elles
ont proposé leur expertise en la matière.
Un premier instrument mais il
faut aller plus loin
Mais la COMECE constate cependant que les nouvelles
lignes directrices restent assez générales et que certaines questions spécifiques
gagneraient à être précisées. Elle suggère entre autres le renforcement de la dimension
collective de la liberté de religion : les institutions européennes devraient garantir
une interprétation de ce droit fondamental qui ne soit pas seulement réduite à une
dimension individuelle, mais qui comprenne également pleinement sa dimension sociale
et institutionnelle.
Un second point concerne la reconnaissance pleine et
entière du droit des parents à éduquer leurs enfants selon leur propre conviction,
conformément au droit international. Enfin, note la COMECE, il s'agit de développer
une approche plus équilibrée du principe de non-discrimination, avec une attention
particulière à l’impact que l’application de ce principe pourrait avoir sur la liberté
religieuse. (Avec La Croix et Apic)
(Photo: conférence de presse des présidents
du parlement et de la commission européens et des responsables religieux de l'UE)