2013-06-24 17:13:21

Un religieux ermite tué dans la vallée de l'Oronte en Syrie


Un ermite catholique de nationalité syrienne a été tué dans son pays en guerre depuis mars 2011, a rapporté dimanche 23 juin la Custodie de Terre Sainte. Le père François Mourad avait fait son noviciat franciscain pour la Custodie à Rome avant « d’entendre un appel plus pressant du Seigneur à la vie contemplative ». Appel qu’il accomplissait en Syrie. « Il était resté l’un des nôtres » explique le père Pierbattista Pizzaballa, custode de la communauté franciscaine endeuillée par cette « triste nouvelle ». En effet depuis le début du conflit, le père François avait quitté son ermitage pour « rejoindre un frère affaibli, desservir une communauté religieuse voisine, pour trouver aussi un peu plus de sécurité », rapporte le site de la Custodie.

Les conditions de la mort du père François ne sont pas claires. L’agence de presse de l’Eglise catholique italienne Sir rapporte deux versions distinctes. Selon la première, le père François aurait été victime d’une balle perdue, tirée par les rebelles. Selon la seconde, il aurait été tué au sein d’un couvent franciscain attaqué, pillé et détruit par les rebelles, le couvent de Saint Antoine de Padoue à Ghassanieh dans la vallée de l’Oronte, à 120 kilomètres d'Alep. Une version confirmée par un autre franciscain qui vit au Liban. Il est interrogé par Manuella Affejee RealAudioMP3

Interrogé par l’agence italienne Sir, le père Firas, un franciscain de Kanaieh, affirme avoir rejoint le couvent, parlé à une sœur et récupéré le corps du père François pour pouvoir lui offrir une sépulture digne à Kanaieh.

« Je voudrais que tous sachent que l’Occident en appuyant les révolutionnaires, appuient des extrémistes religieux et aident à tuer des chrétiens », a affirmé le ministre régional des franciscains de Syrie à l’agence de presse catholique. Celui-ci poursuit: « à ce rythme, il ne restera plus aucun chrétien dans cette zone ».

Sans s’en prendre aux rebelles, la Custodie appelle, elle, la communauté internationale « à trouver les voies du dialogue avec les forces en présence pour instaurer la trêve et œuvrer à la réconciliation. Aucune des mesures prises, susceptibles d’apporter davantage de violence, d’augmenter le nombre de morts n’est en mesure de donner à la Syrie ce dont elle a besoin : les conditions pour que la paix revienne au plus vite ».

Dans la vallée de l’Oronte en Syrie, les frères franciscains, soutenu par la Custodie, ont maintenu leur présence. En dépit des risques encourus, ils tentent de venir en aide à l’ensemble de la population, « sans distinction de parti ou de religion » : soin dans leur dispensaire, nourriture à tous ceux qui se présentent à leur porte, accueil de déplacés, restauration des maisons de leurs paroissiens.

La Custodie accueillerait une centaine de personnes dans la région de l’Oronte. Des chrétiens et des musulmans, sunnites et alaouites. « Ils vivent ensemble parce que le prêtre a catégoriquement interdit à tout le monde de parler politique au monastère », rapporte le site de la Custodie qui précise que cet accueil de tous vaut aux frères franciscains de subir régulièrement des représailles d’un camp ou l’autre.

(Photo: le père François Mourad)







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