Le New York Forum de Libreville, tremplin de lancement de projets de développement
Le président gabonais Ali Bongo a clos dimanche à Libreville le 2e New York Forum
Africa consacré au développement économique du continent. Pendant trois jours, près
de 1.000 personnalités et décideurs économiques ont discuté de projets et de contrats
suivant l’esprit même de cette institution telle qu’elle fut définie en 2011 par son
fondateur Richard Attias. Publicitaire et homme d’affaires, Richard Attias expliquait
que « le New York Forum AFRICA se veut être un forum panafricain réunissant toutes
les générations de décideurs et d’experts afin de collaborer à l’émergence d’une Afrique
gagnante, innovante, prospère, autonome, stable, qui jouerait un rôle de premier plan
dans le nouvel ordre économique mondial ». Ainsi donc, du 14 au 16 juin, les décideurs,
porteurs et réalisateurs de projets de développement se sont retrouvés dans la capitale
gabonaise pour voir comment, pour reprendre l’expression de Richard Attias, « passer
du possible au réel ? ». La quasi-totalité des Chefs d’Etats de la sous-région étaient
présents, mais aussi M. Alassane Ouattara, le président ivoirien. Les travaux
se sont conclus par l’annonce de plusieurs contrats de partenariat, des projets de
développement. Le président gabonais a annoncé l’institution d’un fonds de 150 millions
d’euros destiné à la création d’emplois pour la jeunesse. Ce fonds, baptisé Train
génération, a été décidé lors de la Conférence des Chefs d’Etat de la Communauté économique
et monétaire d’Afrique centrale, CEMAC, qui a eu lieu en marge du NY Forum. Il sera
financé à 25% par les Etats de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale,
le reste par le secteur privé ou les institutions financières internationales, et
devra former des jeunes dans les métiers de l’agriculture, du tourisme et des services.
Ali Bongo a souligné le rôle clé de la jeunesse dans la stratégie de développement
même si elle se retrouve aujourd’hui, en Afrique centrale comme dans bien d’autres
pays du continent, la victime majoritaire du chômage. Mais Ali Bongo s’est montré
optimiste : « En dépit des défis auxquels nous sommes confrontés, tous les indicateurs
attestent de la capacité de notre continent à construire son avenir et surtout à être
très compétitif », a-t-il soutenu Pour sa part, le président Alassane Ouattara
a insisté sur les trois grands enjeux auxquels est confrontée l’Afrique, à savoir
l’industrialisation, l’intégration et, encore une fois, la jeunesse. Il a déploré
le fait que la croissance africaine reste encore tributaire du poids des matières
premières, que ce soit le pétrole ou le cacao qui permettent de forts taux de croissance
mais ne permettent de réduire ni la pauvreté ni le chômage des jeunes. « S’il manque
quelque chose à notre continent c’est la transformation de nos matières premières.
A cette transformation s’ajoute la nécessité de développer le commerce interafricain,
quasiment nul malgré un potentiel d’un milliard d’habitants », a encore indiqué le
président Ouattara. La deuxième édition du New York Forum Africa a été l’occasion
pour le pays hôte, le Gabon de signer plusieurs contrats dans les domaines des infrastructures,
de l’agriculture et de l’éducation avec des partenaire chinois et marocain. Il a notamment
lancé avec la société chinoise China Harbour Engineering un projet futuriste destiné
à transformer le vieux port de Libreville à l’horizon 2020, pour un investissement
de 59 milliards de Francs CFA. Il s’agit d’un pôle commercial et hôtelier pris sur
la mer à Libreville. Le Gabon a également d’autres accords qui marquent la concrétisation
d’un forum qui a coûté, selon ses détracteurs, quelques deux milliards de francs CFA,
comme par exemple la création d’un pôle de commercialisation des produits pétroliers
raffinés à Port-Gentil, un partenariat entre l’Etat et la société de négoce suisse
Gunvor.