« Ses pas n’arrivent pas dans une maison étrangère »
En accueillant pour la première fois au Vatican le nouveau primat anglican, le Pape
François a cité dans son discours les paroles avec lesquelles le Pape Paul VI s’était
adressé à l’archevêque Michael Ramsey « durant sa visite historique en 1966 » : «
Ses pas n’arrivent pas dans une maison étrangère. Nous sommes heureux de vous ouvrir
les portes, et notre cœur ; parce que nous sommes contents et honorés de vous accueillir
non pas comme un hôte étranger, mais comme concitoyen des Saints et de la Famille
de Dieu ».
Un discours empreint d'amour fraternel
L’archevêque
de Canterbury a lui aussi tenu un discours. « Sainteté, a déclaré Justin Welby, nous
sommes appelés par l’Esprit Saint de Dieu, à travers notre amour fraternel, à continuer
le travail que nous ont laissé comme un don précieux les Papes et les archevêques
de Canterbury ces 50 dernières années ». « Comme vous l’avez souligné, a-t-il ajouté,
nous devons promouvoir les fruits de notre dialogue et, avec nos frères évêques, nous
devons exprimer notre unité dans la foi par la prière et l’évangélisation.
Philippa
Hitchen, notre consœur du programme anglophone, a pu s’entretenir avec l’archevêque
de Canterbury ce vendredi :
Le compte-rendu
de la rencontre, signé Olivier Bonnel :
Les deux hommes ont débuté leur ministère
presque simultanément, un « motif particulier pour se soutenir à tour de rôle dans
la prière » a souligné le Pape. "L’histoire des relations entre l’Eglise anglicane
et celle Rome, a t-il rappelé, est longue et complexe, mais malgré les difficultés,
ces dernières décennies ont été marquées par un chemin de rapprochement et de fraternité,
que ce soit grâce au dialogue théologique entre les deux Églises que par les liens
d’amitiés tissés au fil des années. "
Le Pape a remercié les anglicans pour
leur confiance d’avoir accepté la Constitution apostolique Anglicanorum Coetibus que
Benoît XVI avait signé, et qui a créé le premier ordinariat permettant aux anglicans
qui le souhaitent de rallier le giron de l’Eglise catholique.
Témoignage
commun des valeurs chrétiennes au quotidien
« L’unité découle de la volonté
même du Christ, qui nous a rendus tous frères et fils de l’unique Père » a poursuivi
le Pape François. Le témoignage commun des valeurs chrétiennes au quotidien est un
des chemins de cette unité, dans une société qui semble remettre en cause les fondements
de la coexistence et le respect de la vie. Le Pape a ainsi rendu hommage aux efforts
réalisés pour promouvoir la justice sociale et un système économique qui mette l’homme
au centre, qui ne soit pas livré à lui-même. « Notre témoignage commun, a-t-il martelé
est de faire entendre le cri des pauvres afin que l’homme ne soit pas réduit à un
consommateur »
"Catholiques et anglicans portent ensemble la paix et la grâce
comme un trésor à donner au monde…à condition qu’ils vivent et œuvrent ensemble en
harmonie. L’unité est un don qui vient de l’autre et se nourrit dans l’adoration du
Christ, a conclu le Pape François, en citant Saint-Paul, car c’est bien en lui que
réside notre espérance, qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons
ou pensons. "
En accueillant pour la première fois au Vatican le nouveau primat
anglican, le Pape François a cité dans son discours les paroles avec lesquelles le
Pape Paul VI s’était adressé à l’archevêque Michael Ramsey « durant sa visite historique
en 1966 » : « Ses pas n’arrivent pas dans une maison étrangère. Nous sommes heureux
de vous ouvrir les portes, et avec les portes, notre cœur ; parce que nous sommes
contents et honorés de vous accueillir non pas comme un hôte étranger, mais comme
concitoyen des Saints et de la Famille de Dieu ».
L'unité est voulue par
Dieu lui-même
« La solidité de nos liens, a ajouté le Pape, a permis de
maintenir le cap même quand, dans le dialogue théologique, sont apparues des difficultés
plus grandes que celles imaginées au début de ce cheminement ». Pour le Pape, « la
rencontre d’aujourd’hui est l’occasion pour nous rappeler que l’engagement pour la
recherche de l’unité entre chrétiens ne provient pas de raisons d’ordre pratique,
mais de la volonté même du Seigneur Jésus-Christ, qui nous a faits ses frères et fils
de l’unique Père ». « Et pour cela, la prière, que nous adressons aujourd’hui ensemble,
est d’une importance fondamentale », a conclu le Pape, évoquant la prière commune
au terme de la rencontre dans la chapelle Redemptoris Mater.
Des différences
existent dans nos témoignages de foi
“Je prie pour que la proximité de
nos prises de fonction puisse servir la réconciliation du monde et de l’Eglise”. C’est
ce qu’a affirmé, durant sa rencontre avec le Pape François l’archevêque de Canterbury,
Justin Welby, faisant référence au début de leurs ministères, le 19 mars pour le pape,
et le 21 pour le primat anglican. « Sainteté, a déclaré Justin Welby dans son discours,
nous sommes appelés par l’Esprit Saint de Dieu, à travers notre amour fraternel, à
continuer le travail que nous ont laissé comme un don précieux les Papes et les archevêques
de Canterbury ces 50 dernières années ». « Comme vous l’avez souligné, a-t-il ajouté,
nous devons promouvoir les fruits de notre dialogue ; et, avec nos frères évêques,
nous devons exprimer notre unité dans la foi par la prière et l’évangélisation. Ce
n’est que si le monde voit les chrétiens croître de manière visible dans l’unité qu’il
acceptera à travers nous le message divin de paix et de réconciliation ».
«
Ce chemin nous met cependant à l’épreuve, a poursuivi le primat anglican, et nous
ne pouvons ignorer que des différences existent dans la manière de témoigner de la
foi chrétienne pour affronter les défis lancés par la société moderne ». « Cependant,
a ajouté l’archevêque Welby, une solide base d’amitié nous permettra d’espérer pouvoir
discuter sur ces différences, de porter nos fardeaux respectifs, et d’être ouverts
à partager la compréhension d’une vie de fidélité à la volonté du Christ ».