Italie : la pauvreté des jeunes appelle à des mesures urgentes
1 million 800 000 jeunes, soit 17,6 % des mineurs italiens, se trouvent dans une situation
de pauvreté relative, et plus de 700 000 vivent dans la pauvreté absolue. Tels sont
les chiffres rappelés par la nouvelle autorité pour l’enfance et l’adolescence en
Italie qui se réunissait lundi 10 juin. Son porte-parole, Vincenzo Spadafora, a évoqué
les effets gravissimes de la crise économique sur les mineurs, aggravés par les coupes
gouvernementales sur les dépenses publiques.
La pauvreté des mineurs entraîne
des risques de marginalisation et de discrimination. Un quart des mineurs italiens
n’étudie ou ne travaille pas et le taux de chômage des 15-24 ans dépasse les 40%.
Tous ces éléments font peser sur la société italienne un fort risque de désintégration
du tissu social. Le président du Sénat Pietro Grasso, qui participait à la réunion,
affirmait ainsi : « Les dépenses publiques, et en particulier celles destinées aux
mineurs, ne sont pas un coût mais un investissement fondamental».
Investissements
et réformes sont requis
Le soutien aux familles est un des éléments importants
pour redonner du potentiel aux jeunes, « en commençant par la maternité et le travail
des femmes ». Il mettait en valeur dans son allocution non seulement la crise économique
mais aussi «l’ appauvrissement moral » de la société italienne : selon lui, les valeurs
de justice, de culture et de protection des droits fondamentaux sont en train de disparaître.
Outre les investissements pour combattre la pauvreté des jeunes, le porte-parole de
l’autorité pour l’enfance et l’adolescence a insisté sur d’autres sujets d’urgence
pour le gouvernement italien : réforme de la justice des mineurs, droit de citoyenneté
pour les enfants nés en Italie de parents étrangers.
Tout cela afin de, malgré
la crise et les tensions sociales, « redonner aux jeunes une promesse, ou au moins
un espoir ». La ministre de la Justice, Annamaria Cancellieri, tentait au contraire
de pointer les points positifs de la péninsule concernant les enfants et les adolescents
: « l’Italie a le taux de mortalité infantile le plus bas d’Europe et la scolarisation
de la population italienne augmente ».
(Photo : le Garant italien pour
l'enfance et l'adolescence Vincenzo Spatafora)