Le père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Évangile de ce dimanche.
Evangile selon Saint Luc 7, 11 - 17.Ecoutez le commentaire du Père Montavit L’Évangile
de ce jour raconte la résurrection du fils de la veuve de Naïm. Alors que Jésus, accompagné
de ses disciples, s’apprête à entrer dans la ville, Il croise une procession funéraire.
Jésus prononce alors des paroles et pose des actes qui révèlent le sens profond de
sa venue parmi les hommes. Tout d’abord, Jésus est saisi de pitié. Il est
pris de compassion devant la souffrance de cette veuve qui pleure son enfant unique.
Cette même compassion, Jésus l’avait déjà éprouvée devant les foules qui accouraient
à lui et qui étaient comme des brebis sans berger. Il disait alors « la moisson est
abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; priez donc le Maître de la moisson d’envoyer
des ouvriers à sa moisson » (Mt 9,36). Ces situations renvoient aussi à Dieu qui regarde
son peuple, esclave en Egypte, et qui s’exclame « J’ai vu, j’ai vu la misère de mon
peuple qui est en Egypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs » (Ex 3,8).
Le Seigneur est donc attentif à nos cris, nos désespoirs. Il est venu pour nous soulager
du fardeau qui pèse sur nos épaules (Mt 11,28). La première affirmation de l’Évangile
de ce jour parle donc de l’Amour de Dieu pour les hommes. Lorsque le deuil nous touche,
il nous arrive parfois de nous demander où est Dieu. La réponse est simple. Le Seigneur
est là, auprès de nous. Il marche avec nous et nous dit « Ne pleure pas » (Lc 7,13).
Ensuite, Jésus s’avance et il touche la civière. Dans le judaïsme, un cadavre
est impur. Celui qui le touche devient lui aussi impur. Mais devant la foule qui Le
regarde, Jésus n’hésite pas à toucher la civière du fils décédé. De la même manière,
Jésus avait touché le lépreux qui l’avait supplié en s’agenouillant : « Si tu le veux,
tu peux me purifier » (Mc 1,40). Là encore, Jésus, pris de compassion, le toucha,
et lui dit « Je le veux, sois purifié » (Mc 1,41). Dans la Bible, la lèpre symbolise
le péché. Jésus est bien celui, comme le dit le prophète Isaïe, qui fait retomber
sur lui nos fautes à tous (Is 53,6). Dans le même sens, saint Paul dira que « celui
qui n’avait pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin qu’en lui nous devenions
justice de Dieu » (1 Co 5,21). La compassion de Jésus se transforme donc en salut
pour tous les hommes. Jésus nous touche afin de nous laver de nos fautes et de nous
donner sa pureté. Le fruit de cet acte d’Amour de Dieu est la vie, ou plutôt la Résurrection,
comme pour le fils de la veuve de Naïm. Cet Évangile nous invite donc à nous laisser
toucher par le Christ afin que nous revenions à la vie. La Miséricorde de Dieu est
infinie. Pour la recevoir, il nous suffit de nous laisser toucher, c'est-à-dire de
reconnaître que nous avons besoin d’être sauvés. Enfin, deux précisions,
plus ou moins inattendues, terminent ce récit. Au commandement de Jésus « Jeune homme,
je te l’ordonne, lève-toi » (Lc 7,14) celui-ci se redresse, s’assit puis se met à
parler. Puis Jésus rend l’enfant ressuscité à sa mère. Pourquoi dire que l’enfant
parle ? Et pourquoi préciser qu’il le rend à sa mère ? L’œuvre de Résurrection de
Jésus est une œuvre complète. Elle préfigure le Royaume Céleste. L’enfant mort est
ressuscité par le Verbe fait chair. L’enfant qui revient à la vie peut parler et témoigner
des merveilles de Dieu. La veuve, elle, retrouve son fils unique, le seul bien qui
lui restait. L’Évangile se conclut par « Dieu a visité son peuple » (Lc
7,16). Aujourd’hui encore, Dieu visite son peuple. Il nous attend chaque dimanche
pour recevoir son Corps et nous faire participer à Sa Résurrection.