Le Pape dénonce la tyrannie de l'argent roi et du gaspillage
Plus de 80 000 personnes mercredi matin sur la Place Saint-Pierre pour l’audience
générale. Et le Pape François en grande forme s’est offert un long tour en jeep dans
les divers secteurs de la Place, serrant des mains, embrassant des enfants, et a rejoint
ensuite à pied le haut du parvis pour entamer l’audience. Parmi les nombreux groupes
venus du monde entier, celui insolite de 1 800 chauffeurs de taxi de la ville de Rome.
Et pour la communauté francophone, des fidèles venus des Antilles, de l’Ile Maurice
et de Côte d’Ivoire. Ainsi qu’un groupe d’imams de France engagés dans le dialogue
interreligieux.
Le Pape François, par l’intermédiaire d’un speaker de langue
française leur a demandé « de prendre soin de la création, de prendre soin de la personne
humaine, de sorte que personne autour de nous ne soit privé du nécessaire. » Car pour
sa catéchèse, le Pape nous a parlé de la Création, que « Dieu a confié à l’homme et
à la femme pour qu’ils la gardent et la cultivent. » « Cultiver veut dire prendre
soin, avec attention, avec passion et dévouement », a déclaré le Pape. « Parfois nous
perdons notre capacité de contempler, de nous émerveiller devant la création, car
nous vivons dans un monde horizontal, qui s’éloigne de Dieu. Or la création est un
don qui nous est fait, que nous devons respecter, et non pas manipuler pour en tirer
profit. »
« Mais, garder et cultiver concernent aussi les relations entre les
hommes. La personne humaine est aujourd’hui sacrifiée aux idoles du profit et de la
consommation. Elle est trop souvent rejetée comme si elle était un déchet dont personne
ne se préoccupe, dès lors qu’elle est considérée comme coûteuse ou inutile. Alors
que beaucoup d’hommes ne mangent pas à leur faim, la culture de consommation nous
entraîne à gaspiller de la nourriture dont nous n’estimons même plus la valeur. Mais
rappelons-nous que la nourriture que l’on jette c’est comme si elle avait été volée
à la table du pauvre. Ecologie de l’environnement et écologie humaine vont ensemble.
C’est en combattant la culture du rejet et du gaspillage qu’il est possible de devenir
attentif à chacun, et de venir en aide aux besoins des plus pauvres. »
Le Pape
François devait ainsi avec des termes durs dénoncer la tyrannie du gaspillage en déclarant
: « Aujourd’hui c’est l’argent qui commande, et si une personne meurt cela ne fait
pas la Une, si tant d’enfants dans le monde n’ont pas à manger, cela non plus ne fait
pas la Une, comme si c’était désormais quelque chose de normal, alors que cela ne
peut l’être. Non, nous ne pouvons nous habituer au superflu et au gaspillage de la
nourriture ».