N’ayons pas peur de “nous plaindre de nos misères devant Dieu”. La suggestion vient
du Pape François qui nous rappelle que « la plainte est une prière qui vient du cœur
». Derrière les problèmes, nous fait-il remarquer, n’oublions pas que se trouvent
des personnes, et évitons donc l’attitude des sadducéens qui font de tout un cas de
« morale et raisonnement pur ». « Ne considérons pas les personnes, ajoute le Pape,
comme des choses abstraites, évitons que la réalité ne devienne un « laboratoire ascétique
». « Je n’aime décidément pas, a poursuivi le Pape, lorsque l’on parle de ces situations
difficiles de manière académique et peu humaine, parfois juste avec des statistiques
». Voilà ce que le Pape François a tenu à dire mercredi matin lors de la messe célébrée
en la chapelle de la Maison Sainte Marthe, en présence de membres de la Congrégation
pour le culte divin et de la Bibliothèque apostolique.
Le Pape François commentait
les passages biblique de l’histoire de Tobie et Sarah, deux personnes justes qui vivent
des situations dramatiques. Le premier devient aveugle malgré le fait qu’il accomplit
de bonnes actions même au risque de sa vie ; la seconde épouse sept hommes qui meurent
avant la nuit de noces. Tous les deux, dans leur immense douleur, implorent Dieu de
les faire mourir. « Ce sont des personnes qui vivent des situations extrêmes, a souligné
le Pape, des « situations dans le sous-sol de l’existence, et qui cherchent une porte
de sortie. Ils se plaignent, mais ils ne blasphèment pas”. Le Pape expliquait alors
que “se plaindre de nos misères devant Dieu n’est pas un péché, et que c’est même
une forme de prière, car le Seigneur nous entend, et écoute nos plaintes ». Et de
citer alors Job et Jérémie.
“Tant de personnes vivent des situations extrêmes,
a poursuivi le Pape : les enfants affamés, les réfugiés, les malades en fin de vie.
» Et reprenant l’Evangile du jour, où les Sadducéens présentent à Jésus le cas désespéré
de cette femme, veuve de sept maris, le Pape soulignait qu’ils n’en parlaient pas
avec cœur, mais comme s’il s’agissait d’un cas de morale, de raisonnement pur ». «
Non, ajoutait le Pape, dans ces cas il nous faut penser avec notre cœur, notre chair
». « On ne peut parler de ces situations dramatiques de manière académique, de manière
non humaine, juste avec des statistiques ». « Dans l’Eglise, tant de personnes vivent
des situations difficiles, ils doivent être une préoccupation pour moi : mon frère
souffre, ma sœur souffre ». « Il faut, permettez-moi de le dire, prier avec la chair
: que notre chair prie. Non pas prier avec les idées mais avec le cœur »