La FAO, comme Sisyphe poussant son rocher, dénonce comme chaque année le scandale
de la malnutrition. Dans son rapport annuel, l’organisation mondiale des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture rappelle que 870 millions de personne à travers
le monde, souffrent de la faim mais que c’est sans compter les trois milliards et
demi de personnes « dont la santé, le bien-être et la vie sont compromis par la malnutrition
». Cette situation, souligne la FAO, a un coût pour l’économie mondiale.
Les
précisions de Bernard Decottignies
En
incluant la perte de productivité et les coûts directs des soins de santé, la FAO
calcule que la malnutrition coûte 3 500 milliards de dollars par an, soit cinq cents
dollars par personne. Sur le plan social, la malnutrition de la mère et de l'enfant
continue de réduire la qualité et l'espérance de vie de millions de personnes, tandis
que les problèmes de santé liés à l'obésité, comme les maladies cardiovasculaires
et le diabète, en touchent des millions d'autres.
Pour améliorer notre façon
de manger, le rapport présente plusieurs recommandations : mettre en œuvre les politiques
agricoles, les investissements et les travaux de recherche indispensables pour augmenter
la productivité ; réduire les pertes d'aliments et le gaspillage ; aider les consommateurs
à faire des choix alimentaires sains pour une meilleure nutrition.
Dans ce
combat contre la malnutrition, les femmes ont un rôle central à jouer. Mais les pouvoirs
publics également. Car comme le souligne le rapport de la FAO, « mettre les systèmes
alimentaires au service d'une meilleure nutrition est une tâche complexe qui nécessite
des capacités de commandement et un engagement politique forts au plus haut niveau
». Une mise en place difficile donc mais pas impossible.