Hommage aux femmes pionnières lors des célébrations du cinquantenaire de l’Union Africaine,
UA
Les 50 ans de l’Union africaine ont été l’occasion pour des organisations de la société
civile de rendre un hommage mérité aux pionnières de l’Organisation panafricaine des
femmes. Les femmes africaines, qui ont contribué à la Renaissance de l'Afrique,
ont été à l'honneur le 24 mai dernier à Addis Abeba, lors d'une cérémonie organisée
à l’occasion des activités du 50ème anniversaire de la création de l'Organisation
de l'unité africaine, OUA, devenue Union africaine. Les femmes africaines au sein
des gouvernements, des entreprises privées, de la Société civile et des institutions
inter-gouvernementales constituent le nouveau partenariat pour l'action. "Les femmes
africaines trouvent des solutions pour protéger leur foyer, leur communauté, leur
pays et leur région. Les femmes africaines privilégient la sécurité, la protection
des actifs, la génération de revenus et l'amélioration de la qualité de vie", a affirmé
à cette occasion la présidente de l'Équipe de liaison des Nations unies auprès de
l'Union africaine à Addis-Abeba, Jeanine Cooper. Les célébrations des 50 ans du
Panafricanisme seraient incomplètes sans un hommage glorieux au rôle joué par nos
"Mères et Sœurs pionnières" dans la lutte de libération, a affirmé, pour sa part,
le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique,
Carlos Lopès. Il a souligné la nécessité de tenir un dialogue sincère sur ce que
les pionnières du féminisme africain et le programme d'égalité entre les sexes ont
légué aux femmes d'aujourd'hui, pour être en mesure de poursuivre cette vision dans
les 50 prochaines années. En effet, l'Organisation panafricaine des femmes, créée
en 1962 - soit un an avant l'OUA, a eu un rôle important dans le processus d'unification
car elle a réuni les femmes combattantes de la liberté sur la nécessité de parvenir
à la paix et à l'unité. Ces femmes ont aussi contribué au débat fondateur de l'OUA. "Les
pionnières de cette organisation telles que Hawa Keita, du Mali, Jeanne Martin Cissé
de Guinée, mais aussi de grandes femmes africaines telles que Mme Gertrude Mongella
de Tanzanie, Mme Maria Ruth Neto d'Angola et d'autres, qui ont contribué à la lutte
non seulement pour la libération de l'Afrique, mais continuent de militer en faveur
de l'autonomisation totale de la femme africaine. Concernant l'autonomisation
des femmes sur le plan économique, de nombreuses femmes restent dans le secteur informel
et dans la plupart des cas, dans les maillons faibles du secteur informel, se battant
pour obtenir des moyens de subsistance et la protection. "Ni la paix ni la prospérité
ne peuvent être réalisés pleinement sans la participation et l'émancipation des femmes
africaines" ; elles doivent accéder à la technologie moderne et à l'innovation pour
la valorisation de leurs activités économiques. Rares sont les pays africains dans
lesquels la situation des femmes est satisfaisante. Elles sont encore aujourd’hui
victimes de viol, de violence et d’exactions en tous genres quand leurs droits les
plus élémentaires ne sont pas niés. Beaucoup de pays du continent ont ratifié
les conventions internationales qui préservent les droits des femmes et, très peu
appliquent ces conventions qui, pourtant, sont le fruit d’une longue lutte menée par
des femmes pionnières. Pour les dix prochaines années, le mot d’ordre des femmes
africaines sera la réalisation concrète de tous les engagements pris par les Etats. Marie
José Muando Buabualo