2013-05-31 16:36:37

L'épiscopat de RDC appelle au rétablissement de la paix dans le Kivu


"Les habitants de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ont le goût amer d'appartenir à des communautés dépouillées, violées, maltraitées, humiliées et abandonnées par leur état et regardées de loin par la communauté internationale". C’est ce que dénoncent les évêques de la province ecclésiastique du Kivu (Est de la RDC) dans le message publié à l'issue de leur assemblée générale ordinaire, qui s'est tenue la semaine dernière. Le message a été présenté lors d'une conférence de presse donnée par Monseigneur Melchisédech Sikuli Paluku, Evêque de Butembo-Beni.

Une région meurtrie

La province du Nord-Kivu a vécu pendant plus de 20 ans dans l'instabilité due à la présence de différents groupes armés qui pillent les immenses ressources naturelles de la région au détriment de la population civile, obligée de subir violences et harcèlements de toute sorte. Le plus important de ces groupes est le M23, qui selon les évêques, est responsable de «meurtres, viols, ainsi que du déplacement considérable des populations qui se rendent dans des zones où elle seront à l'abri de leurs agresseurs ". Outre les agissements du M23, le message dénonce "la multiplicité des groupes et des bandes armées qui sont les maîtres dans les domaines où le pouvoir et l'autorité de l'Etat sont absents." L'absence de l'Etat se conjugue à l'impuissance de la MONUSCO (la force de stabilisation des Nations unies en RDC) qui, déclarent les évêques, même avec d’ «importantes ressources humaines et matérielles » semble avoir« à peine atterrie » dans la région.


Une communauté internationale impuissante

La Momusco (née en 2010 sur la base de la MONUC précédemment déployée en RDC avec plus de 22.000 hommes, dont environ 19.000 sont des soldats armés). Le déploiement d'une brigade d'intervention militaire est à l’œuvre pour renforcer la capacité militaire des troupes de l'ONU. Pour rétablir la paix au Kivu, les évêques appellent les politiciens à «assurer la souveraineté nationale », les dirigeants des communautés locales à "éviter d'amplifier et légitimer la violence" et à la communauté internationale de mettre en place «des opérations militaires internationales plus précises et efficaces" en prenant l'exemple sur l'opération Artémis en 2006 dans la même RDC et de l’opération Serval dans le nord du Mali.


(Photo AFP : Rebelles du M23)







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