Le père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Évangile de ce dimanche.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9,11b-17, où le récit de la multiplication
des pains.
Nous célébrons
aujourd’hui la fête du Saint Sacrement, c'est-à-dire la solennité du Corps et du Sang
du Christ. Pour nous aider à méditer sur ce mystère, l’Évangile de ce jour raconte
la multiplication des pains faite par Jésus à Bethsaïde. Plusieurs éléments de ce
récit nous permettent de mieux comprendre et mieux vivre l’Eucharistie où nous recevons
le Corps et le Sang du Christ.
Tout d’abord, il est dit que « Jésus parlait
du règne de Dieu à la foule » (Lc 9,11). Avant la multiplication des pains vient donc
l’enseignement de Jésus. De la même manière la liturgie de la parole précède la prière
eucharistique au cours de la messe. Il est important de se mettre à l’écoute des paroles
de Jésus avant de recevoir le Corps du Christ.
Il est aussi précisé que foule
se situe dans un endroit désert et que le jour baisse. Elle a faim. Voilà une belle
description de l’humanité en attente de la nourriture spirituelle que Dieu seul peut
lui donner. Notre cœur est parfois traversé par des déserts. Nous nous sentons seuls,
incapables de nous donner, de pardonner, d’aimer. Cette épreuve se manifeste aussi
par une absence de lumière. Nous perdons l’espérance car nous ne voyons plus, au loin,
la Terre Promise.
Le Seigneur permet parfois que nous traversions ces souffrances.
Elles permettent de creuser en nous le désir de Le recevoir. Le désert est bien sûr
le lieu de la purification mais il est aussi le lieu où Dieu parle. En nous dépouillant
de nos assurances, de notre orgueil, le Seigneur se prépare une place, un cœur humble
qui L’attend. « D’un cœur brisé, broyé, Dieu, tu n’as point mépris » dit le psalmiste
(Ps 50,19).L’Eucharistie débute par cette prière du kyrie eleison où nous demandons
au Seigneur d’avoir pitié du pécheur que nous sommes.
Ensuite, les Apôtres
reconnaissent eux-mêmes qu’ils ne peuvent pas nourrir la foule : « Nous n’avons pas
plus de cinq pains et deux poissons » (Lc 9,13). Il est important pour les prêtres
de se rappeler que, par eux-mêmes, ils sont absolument incapables de nourrir le peuple
qui leur est confié, de l’enseigner, de le guérir. C’est uniquement en obéissant à
Dieu qu’ils peuvent être canaux de la Grâce. Le Seigneur a choisi de se donner à travers
les médiateurs que sont les prêtres. Ceux-ci sont appelés à sanctifier le pain que
les fidèles apportent tout comme Jésus a béni les cinq pains et les deux poissons.
Enfin, Jésus ordonne de les faire asseoir par groupe de cinquante. Voici une belle
image de nos paroisses qui, réunies, forment l’Église universelle. Jésus peut alors
lever les yeux au ciel, bénir et rompre les pains afin que les disciples les distribuent
à tout le monde. L’Évangile se conclut ainsi : « Tous mangèrent à leur faim, et l’on
ramassa les morceaux qui restaient cela remplit douze paniers » (Lc 9,17). Dieu seul
peut combler le cœur de l’homme et Il le comble en abondance. En ce jour du Saint
Sacrement, vivons avec une particulière intensité l’Eucharistie. Reconnaissons-nous
humblement pécheurs devant Dieu et soyons attentifs à Sa parole. Et si nous doutons
encore de la présence réelle de Jésus dans l’hostie, demandons la Grâce au Seigneur
d’ouvrir l’intelligence de notre cœur.