Le calme semble revenir dans le quartier de Husby, dans la périphérie de Stockholm,
la capitale suédoise. Pendant une semaine, des affrontements ont eu lieu chaque nuit
entre forces de l’ordre et des groupes de jeunes. Des voitures et des bâtiments ont
été incendiés ou endommagés. Le frère Frederik Emanuelson, Omi, vicaire épiscopal
pour le diocèse de Stockholm, voit dans le chômage qui frappe principalement les jeunes
de ce quartier la principale cause de cette révolte. « Les jeunes se sentent isolés,
pas concernés » explique-t-il avant d’ajouter : « cela devient clair qu’avec le chômage
croît un certain désespoir envers le futur ». Les médias suédois ont tenté d’analyser
ce qui a provoqué cette effusion de violence : manque d’intégration de populations
en majorité issues de l’immigration.
Pourtant, tout a commencé quand la police
a tué un homme de 67 ans. Cette mort a mis le feu aux poudres et les jeunes ont alors
défié l’autorité de la police et des institutions. Mais d’autres jeunes sont intervenus
pour tenter d’améliorer les choses au travers de manifestations, de dialogues et autres
initiatives remarque le frère Emanuelson. « Nous voyons un engagement massif de jeunes
qui veulent faire quelque chose de positif. La Suède est un pays très sécularisé mais
c’est aussi un pays qui tient en très haute estime la valeur de la démocratie. »
Les
Eglises, face à cette situation inédite en Suède ont tenté d’intervenir. Il existe,
explique le frère Emanuelson, un Conseil des Eglises chrétiennes qui est très actif.
« Nous cherchons à être présents dans ces quartiers et de donner un appui moral en
rencontrant les personnes mais aussi en étant simplement présents. » « Husby est dans
la capitale un quartier où la ségrégation est évidente. Nous, nous parlons beaucoup
d’intégration et c’est un défi que nous cherchons continuellement à rendre présent
chaque fois que nous réussissons à nous faire entendre », explique le frère.
Photo
: un pompier éteint un feu de voiture à Stockholm lors des émeutes de ces derniers
jours