Le Cardinal Raï dénonce les dérives du conflit syrien
Le patriarche de l'Eglise maronite, le cardinal Bechara Raï ne se lasse pas d’appeler
à une solution politique dans le conflit syrien. Il s’inquiète de l’escalade de violences
et des ingérences de plus en plus dangereuses des puissances occidentales comme arabes
dans cette guerre civile qui dure depuis plus de deux ans.
Une guerre qui a
des répercussions sur le Liban voisin : par l’afflux massif de réfugiés syriens qui
déstabilise la fragile démographie du pays mais aussi par des conséquences sécuritaires
imprévisibles avec des tensions à la frontière et l’engagement du Hezbollah aux côtés
du régime de Bachar Al-Assad.
Monseigneur Raï condamne fermement ces dérives
et appelle la communauté internationale, l’ONU en tête, à prendre ses responsabilités
et à œuvrer pour la paix sans envenimer le conflit.
Il y a un grand risque
à fournir des armes aux rebelles syriens
Le cardinal Raï a affirmé que
si l’on persistait "à fournir les différents groupes fondamentalistes musulmans en
argent et en armes", on courait "le grand risque que les musulmans qui sont dans leur
grande majorité modérés passent du côté fondamentaliste".
Dans ce cadre, a
estimé le patriarche maronite, "les chrétiens du Moyen-Orient ont le grand rôle de
garantir la modération musulmane". Etant donné que les chrétiens "s’affaiblissent
à cause de la situation de guerre, de la situation économique, et émigrent, (…) on
est en train d’obliger les musulmans modérés à passer du côté fondamentaliste". Et
le cardinal d’avertir : "On est en train de jouer avec le feu et on risque de se brûler".
Concernant le problème des migrations massives de Syriens vers les pays frontaliers,
dont le Liban, le cardinal Raï a assuré que son pays ne fermerait jamais ses frontières
car il faut être humanitaire. "Nous ne fermerons jamais les portes, même si nous avons
au Liban 1,5 million de Palestiniens et 1,2 million de Syriens", a renchéri le patriarche,
car "nous avons souffert et nous comprenons ce que c’est".