Stupeur mardi après-midi peu après 16h en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Un homme
s’est tiré une balle dans la bouche devant l’autel. Il s’agit de Dominique Venner,
78 ans, essayiste, ancien membre de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) et figure
intellectuelle de l’extrême-droite française. Il a laissé une lettre qu’il avait posée
sur l’autel. La cathédrale a été aussitôt évacuée mais la veillée pour la vie qui
devait s’y tenir le soir a été maintenue. Juste après le coup de feu fatal, un surveillant
a procédé à un massage cardiaque pour tenter de réanimer la victime en attendant les
secours.
Quelques heures auparavant, Dominique Venner avait publié un texte
sur son blog dans lequel il réaffirmait son opposition au mariage pour tous. « Il
faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler
les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos
origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par
des actes ».
Ces quelques lignes semblent lier le suicide avec la question
du mariage pour les homosexuels. Mais selon Pierre-Guillaume de Roux, l’éditeur de
Dominique Venner, « cela va bien au-delà ». Il raconte que l’essayiste devait publier
un livre intitulé « Un samouraï d’Occident, le bréviaire des Insoumis ». Se suicider
au sein de Notre-Dame l’aurait ainsi rapproché de Mishima, l’auteur japonais qui s’était
donné la mort en 1970, voulant accomplir à l’époque un geste politique.
Monseigneur
Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale, joint quelques heures après le drame par
Xavier Sartre, revient sur les sentiments ressentis par lui-même et par toute la communauté
de la cathédrale
En attendant
de connaître les raisons exactes du geste accompli par Dominique Venner, Monseigneur
Patrick Jacquin a assuré que les évêques d’Ile-de-France présents à la veillée pour
la vie, prieraient « pour cet homme comme pour tant d’autres qui sont à bout ».
(avec le Point.fr et l’AFP)