Tunisie : les salafistes peuvent-ils faire tomber le gouvernement ?
La Tunisie est-elle au bord du chaos ? Certains se posent la question après les heurts
violents ce week-end. Des affrontements en Tunisie se sont soldés hier par un mort
et une quinzaine de blessés. Des manifestants et la police se sont affrontés dans
la capitale, Tunis. Les raisons de ces violences : l’interdiction du congrès du groupe
salafiste Ansar Ashariaa. qui devait avoir lieu dimanche dans la ville de Kairouan.
Le groupe a donc appelé ses partisans à se retrouver dans la capitale. Au-delà de
ces violences, le gouvernement a adopté un ton nouveau, n’hésitant pas à qualifier
de « terroriste » Ansar Ashariaa.
L’épreuve de vérité pour le parti Ennahda
?
Le parti islamiste Ennhada au pouvoir, voit désormais comme une menace
à la sécurité nationale la présence de ces salafistes qui appellent à l’instauration
d’un califat en Tunisie, rejetant la légitimité de l’état. « Ennahda se trouve dans
une position délicate, sous le feu conjoint des critiques non islamistes qui l’accusent
de laxisme au niveau sécuritaire et des salafistes qui l’attaquent dès qu’il s’en
démarque et soutient le recours à la force. » note le Think Tank International Crisis
Group dans son dernier rapport « Tunisie : violences et défi salafiste »
La
force de ce groupe djihadiste est-elle une menace grandissante pour la Tunisie? Nous
avons posé la question à Ahmed Benani, politologue et anthropologue des religions
à l’université de Lausanne
(Photo
Saif Eddine Erraïs, porte-parole du groupe Ansar Ashariaa.)